Si le milliardaire français Vincent Bolloré avait une courte liste d’opposants à éviter, l’investisseur activiste Dan Loeb se classerait haut.
Le Bloomberg News rapporte lundi que le fonds Loeb Third Point a construit Une participation “substantielle” dans Vivendi SA soulève la possibilité d’une lutte militante charnue pour le contrôle du conglomérat médiatique Bolloré depuis qu’il est devenu le principal actionnaire il y a sept ans. Pour éviter une telle bataille, vous devrez peut-être faire d’autres concessions aux actionnaires existants.
Vivendi a longtemps semblé répondre à bon nombre des critères recherchés par les militants. Gouvernance d’entreprise en difficulté ? Cocher. Une action qui semble se négocier à un prix inférieur à la valeur de ses actifs ? Cocher. Allocation de capital discutable ? Cocher.
Il compte désormais trois militants : Loeb rejoint Artisan Partners, basé à Milwaukee, et Bluebell Capital Partners, basé à Londres, sur le registre des actionnaires. Loeb n’a pas encore dit quels sont ses projets pour Vivendi, dont les activités couvrent la télévision payante, la publicité, l’édition et la musique. Mais le projet de Bolloré d’inscrire Universal Music Group, la maison de disques dont la liste comprend Taylor Swift et Elton John, en tant que société indépendante à Amsterdam semble avoir donné l’impulsion aux agitateurs à s’impliquer.
Les campagnes militantes commencent à avoir du succès en France. Les efforts déployés l’an dernier par le propriétaire du centre commercial Unibail-Rodamco-Westfield pour lever de nouvelles dettes et se préparer à l’impact de Covid-19 ont été rejeté par les investisseurs après résistance des militants ; et Bolloré lui-même s’est associé à un fonds d’activistes pour conduire des changements de gouvernance chez Lagardère SCA, un plus petit conglomérat de médias, cette année. C’est un changement marqué dans un pays où de nombreuses entreprises leaders sont contrôlées par une clique d’élites parisiennes habituées à s’énerver contre l’arrivée des militants.
Avec une capitalisation boursière de 35 milliards d’euros (42 milliards de dollars), Vivendi est une belle récompense. Bluebell et Artisan ont soulevé des questions justes sur les implications fiscales du projet de scission d’UMG. Ils craignent également que Bolloré n’utilise le produit de la vente d’une participation de 10 % dans UMG, à une SPAC dirigée par Bill Ackman, pour financer un rachat d’actions Vivendi. Cela pourrait étendre le contrôle de Bolloré sur Vivendi, c’est pourquoi les militants demandent un dividende spécial aux actionnaires pour compenser les paiements d’impôts liés au spin-off d’UMG. Cela semble être une demande raisonnable.
La question clé est de savoir si Loeb pourrait regarder encore plus loin. Il est peu probable qu’il flaire les conditions plus favorables du contrat avec le label que ses collègues militants recherchent. Cependant, les choses commenceront à devenir intéressantes si Vivendi continue de se négocier avec une décote par rapport à la somme de ses parties après la cotation d’UMG. Les remises de conglomérat sont le pain et le beurre des militants.
Bolloré n’a jamais expliqué de manière convaincante pourquoi il était logique de regrouper la chaîne de télévision payante Canal +, l’agence de publicité Havas, l’éditeur Editis et l’entreprise de jeux vidéo Gameloft sous un même toit. Il est donc concevable que Loeb pousse à plus de désinvestissements. L’appétit croissant pour les contenus vidéo en streaming pourrait rendre Canal + particulièrement attractif.
Cependant, si la remise Vivendi est supprimée avec succès, Loeb pourrait avoir de bonnes raisons de se retirer, car il a réalisé un bon retour sur son investissement initial réalisé il y a quelques mois.
Les hedge funds perçoivent souvent les opportunités lors des grands événements d’entreprise comme une retombée. Bolloré, toujours l’opérateur de salle de réunion avisé, devra suivre un chemin prudent pour éviter une confrontation avec Dan Loeb, un partenaire d’entraînement tout aussi talentueux.
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