Une étude américaine, publiée mardi dans la revue scientifique La nature, s’est appuyée sur les données mobiles de 98 millions de personnes et les chiffres d’épidémie de mars à mai pour évaluer les endroits où les cas de contamination sont les plus répandus.

Quels lieux exposent le public au plus grand risque de contamination, dans quelles conditions et comment réduire le danger tout en conservant la possibilité d’activités économiques? A travers l’examen de cette triple dimension du problème posé par Covid-19, l’étude scientifique américaine dirigée par Serina Chang de l’Université de Stanford et publiée mardi dans la revue La nature, il a cherché, par une méthode originale, à donner une nouvelle clé pour réfléchir à un manque de raffinement qui ne provoquerait pas une «troisième vague».

Une méthodologie hybride

Les mode opératoire Les chercheurs ont procédé comme suit: Ils ont récupéré les données de géolocalisation mobile (anonymisées) de 98 millions de personnes dans dix des plus grandes villes des États-Unis. Ils ont cartographié leurs déplacements entre mars et mai derniers, des zones résidentielles (ils en ont retenu 57 000) à 553 000 «points d’intérêt». Cette terminologie fait en fait référence aux magasins, entreprises, restaurants ou hôtels, ou lieux de culte.

Mais pour juger des taux de pollution par catégorie de destination, il fallait un outil supplémentaire: c’est là qu’intervient un modèle mathématique de type SEIR, acronyme qui désigne un modèle de comportement dans une épidémie.

Ce paramètre a permis de relier ces mouvements à la trajectoire du virus en chaque lieu et à l’évolution de la vie sociale de chacun au fur et à mesure que les mesures se renforçaient ou se réduisaient.

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Les restaurants au sommet du calcul des risques

Ce travail, s’il ne révèle pas d’informations inattendues sur la circulation du Covid-19, a le mérite de le quantifier et, surtout, d’en établir les circuits préférentiels. Par conséquent, il apparaît qu’une poignée d’endroits sont responsables d’un maximum de cas. Comme indiqué ici Huffington Post, les scientifiques ont souligné qu’à Chicago, 10% des endroits examinés étaient responsables de 85% des infections.

Quant à savoir où le risque de contamination est le plus élevé, l’enquête répond par la liste suivante: les restaurants se classent en premier, avec un risque mesuré quatre fois plus élevé que les salles de sport ou les cafés qui se classent en deuxième position. . Ensuite, il y a les hôtels et les lieux de culte. Enfin, il y a les cabinets médicaux et les supermarchés. Le risque est encore plus faible dans les autres entreprises.

Cependant, cette classification présente certaines limites: le manque de disponibilité des données mobiles dans les écoles et les maisons de retraite médicalisées n’a pas permis de quantifier la menace. De plus, les scientifiques n’ont pas intégré les entreprises dans leur réflexion, arguant qu’il est difficile de distinguer une simple visite du séjour prolongé d’un employé.

Quartiers pauvres particulièrement exposés

Car, comme prévu, le temps passé dans un lieu précis est l’une des variables qui augmente le risque. La densité de la clientèle ou de l’audience reçue est le deuxième facteur important. L’explication sociale est également nécessaire.

Les quartiers les plus pauvres sont en effet les plus vulnérables au coronavirus. Les raisons à cela sont multiples: moins de télétravail et travail fréquent dans des emplois très exposés, fréquentation des lieux bondés. L’étude a également révélé que les gens passaient également plus de temps dans les supermarchés en moyenne.

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L’équipe de Serina Chang présente quelques suggestions sur la gestion du déconfinement à travers un exemple, souligné ici par Le Figaro. Si l’ouverture sans restriction de flux de tous les commerces à Chicago augmentait, selon ses projections, les cas de 39% dans les foyers, la réduction à 20% des capacités d’accueil permettrait de garder la situation sous contrôle, avec plus de croissance. raisonnable 10%.

Robin Verner

Robin Verner Journaliste BFMTV