Un chef indigène vénézuélien qui s’opposait aux groupes armés et à l’exploitation minière illégale a été abattu dans la capitale de l’État d’Amazonas, ont déclaré une organisation non gouvernementale et trois personnes au courant de l’affaire.

Virgilio Trujillo Arana, un indigène Uwottuja de 38 ans, était un défenseur de l’Amazonie vénézuélienne et avait formé des groupes communautaires pour agir en tant que gardiens de la municipalité autana d’Amazonas.

Arana a reçu trois balles dans la tête par un homme armé qui s’est enfui vers un véhicule en attente lors de l’attaque de jeudi dans la ville de Puerto Ayacucho. Il aurait reçu des menaces en rapport avec son travail.

“Dans la vie, Trujillo Arana était catégoriquement opposé à la présence de groupes étrangers et à l’exploitation minière illégale dans les territoires indigènes du peuple Uwottuja, dans la région d’Alto Guayapo”, a écrit sur Twitter l’ONG de défense des droits des indigènes AC Kape Kape.

La communauté Uwottuja est composée d’environ 15 000 personnes.

Des organisations non gouvernementales et un rapport des Nations Unies ont dénoncé la présence de groupes criminels violents qui contrôlent les mines d’or dans la jungle.

Le ministère de la Communication et de l’Information et le bureau du procureur n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Les communautés de la ville d’Uwottuja ont annoncé en février dernier leur décision de défendre leur territoire contre une « invasion silencieuse » par des groupes criminels, rejetant l’exploitation minière illégale ainsi que l’utilisation de leurs terres pour des activités illicites.

L’exploitation minière est interdite depuis 1989 dans Venezuelade l’État méridional d’Amazonas, qui ne fait pas partie de ce qu’on appelle l’Arco Minero, ou Arco Minero, une zone d’exploitation aurifère de 111 000 km2 créée par décret en 2016 par le gouvernement du président Nicolás Maduro.

Le bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a demandé au gouvernement de régulariser les activités minières et de veiller à ce qu’elles soient menées dans le respect des normes internationales et environnementales.