Il y a beaucoup de superlatifs au début de Tour de France : Déchaîné. Le Tour de France est “la plus grande course cycliste du monde”, c’est un “cirque massif”, c’est le “plus dur”, “c’est un événement qui touche tout le monde”.
Il est facile de s’inquiéter à ce stade que le nouveau documentaire de Netflix ait trop développé la course cycliste. Bien sûr, il n’y a rien de plus grand que le Tour, mais comment représentez-vous cela d’une manière qui n’est pas exagérée ou qui rend la course ridicule ?
Heureusement, déclenché il présente le Tour d’une manière qui n’est pas écrasante, pour le fan profane, mais aussi pas condescendante, pour le cycliste dévoué. Plus ou moins, il s’agit d’une série de docu, faisant appel à la fois au navigateur occasionnel de Netflix et aux personnes qui ont Eurosport tous les jours en juillet.
Le cyclisme est un sport de niche, avec des fans protecteurs, il doit donc y avoir des craintes qu’une série qui plonge dans le Tour pour un nouveau public puisse aliéner ceux qui sont déjà là. Cependant, déclenché parvient à combler le fossé entre.
Cela dit, pour présenter le Tour en huit épisodes, avec un accès uniquement aux équipes dont ils disposent, il y a beaucoup d’explications à faire, ainsi que des pans entiers de la course découpés. Il n’y a pas de place pour le sprint époustouflant de la sixième étape de Tadej Pogacar, par exemple.
Le dispositif est simple : les têtes parlantes présentent un scénario, soit celui de l’une des sept équipes impliquées, soit celui de l’un des trois experts, puis il se déroule à l’écran. Il y a des coupes rapides d’interviews, de retour à la course, encore et encore.
Pour certains coureurs et staffs, il y a des images des mois précédant le Tour, que ce soit Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) dans sa ferme avec ses chèvres ou Geraint Thomas (Ineos Grenadiers) avec son fils.
Cependant, un trou flagrant dans le documentaire est l’absence de Tadej Pogačar (UAE Team Emirates). UAE-Emirates ne faisait pas partie des équipes qui ont autorisé l’accès aux caméras. Dès lors, le double champion du Tour, et meilleur cycliste du monde, est relégué au bord de l’action. Ce serait mieux avec le Slovène dedans.
Pas de pause dans l’action
Pour quelqu’un qui a déjà vu l’intégralité de la tournée 2022, cela peut sembler un peu répétitif, mais il y a un accès supplémentaire dans les coulisses et les histoires sont racontées plus en profondeur qu’auparavant.
Le rythme reste élevé tout au long, sans interruption de l’action. Il y a des chutes, le sentiment que c’est une question de vie ou de mort, comme Marc Madiot de Groupama-FDJ l’a dit en gros à un moment donné, et la course continue.
Les courses de vélo peuvent parfois être ennuyeuses, il y a des jours dans un Grand Tour en 21 étapes où rien ne se passe vraiment, mais dans Unchained, l’ennui n’est pas autorisé. Chaque tête parlante souligne à quel point tout est important, et il semble que chaque instant compte.
Bien sûr, chaque instant d’une course de vélo compte, c’est ce qui nous maintient collés à notre sport, mais cela semble délicat. Si quelqu’un de nouveau dans le cyclisme a regardé le documentaire Netflix puis a écouté le Tour de France, il pourrait bien être surpris et déçu d’assister à la quantité de rien qui se passe lors d’une étape de transition en Provence.
Les trois experts, Orla Chennaoui, Steve Chainel et David Millar, aident à expliquer les moments sans s’embourber dans les détails techniques. Le peloton, le sillage, le rôle des domestiques et d’un chef, sont exécutés habilement et efficacement : le spectacle doit continuer.
Cependant, tout n’est pas dans la course. Il y a du temps pour les histoires d’intérêt humain, avec des profils sur des coureurs comme Fabio Jakobsen (Soudal Quick-Step), Wout van Aert (Jumbo-Visma) et Thibaut Pinot.
Un moment particulièrement poignant est dans l’épisode trois, lorsque l’émission suit le directeur sportif d’AG2R Citroën, Julien Jurdie, alors qu’il parle de sa propre expérience cycliste et de la recherche d’une famille dans l’équipe de France. Des moments comme celui-ci sont tout aussi puissants que les accidents sur la scène pavée ou que les cyclistes se précipitent vers la victoire.
Mission accomplie
Ce n’est pas un documentaire ennuyeux et technique sur notre sport préféré. Il s’agit d’un spectacle rapide et convivial, destiné à la fois aux nouveaux fans de cyclisme et aux fans de retour. En ce sens, je pense que cela fonctionne vraiment, apportant l’excitation du Tour de France à un tout nouveau public.
Il y a des défauts, l’absence de Pogacar étant la plus importante, et parfois cela semble superficiel. Cependant, le cyclisme professionnel est un sport déroutant et déclenché il fait un excellent travail pour briser les barrières à l’entrée pour montrer à quel point c’est fascinant.
Juste un conseil, regardez-le avec des sous-titres au lieu de l’anglais, de cette façon vous pouvez vraiment entendre l’émotion et ressentir la passion. Suivez la deuxième série.
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