Sortir en bons termes et à des conditions favorables est la grande promesse de la pause conventionnelle. En vigueur depuis 2008, ce système connaît un franc succès car le nombre de procédures ne cesse d’augmenter.
Selon les chiffres de ministère du TravailEn 2019, environ 444000 ruptures individuelles ont été approuvées, 1,5% de plus que l’année précédente.
Mieux que la démission
Le Code du travail permet à tout salarié de résilier son contrat à durée indéterminée (CDI) de sa propre initiative. En revanche, dès que vous engagez une procédure de démission, vous devez, en principe, respecter un délai de préavis plus ou moins long. De même, vous ne percevrez aucune indemnité, hormis celle accordée pour votre congé payé non apprécié, et vous ne pourrez pas prétendre à l’indemnité de retour au travail (ARE) versée par Pôle Emploi, sauf dans certains cas. Très particulier.
Pour permettre à un salarié de quitter son poste dans de meilleures conditions, le législateur a créé le licenciement conventionnel, parfois considéré comme un démission déguisé.
Une procédure spécifique
Dans ce contexte, le départ doit résulter d’un véritable accord conjoint entre l’employeur et le salarié, faute de quoi la procédure peut être annulée par le tribunal du travail. Ce processus implique au moins un entretien préliminaire, pour lequel les deux parties peuvent être assistées, afin de définir les conditions de la pause. L’accord qui en résulte résume ces éléments et doit être signé par le salarié et l’employeur, qui disposent de 15 jours calendaires pour exercer leur droit de rétractation. Passé ce délai, le document est envoyé au Direction commerciale régionale (Direccte), qui dispose de 15 jours ouvrables pour s’opposer. En l’absence de réponse, la pause conventionnelle est considérée comme approuvée.
A noter que la résiliation de contrat est accessible aux fonctionnaires et aux contractuels de la fonction publique en CDI.
Les intérêts des parties préservés
Ce jeu amical est avantageux à plus d’un titre. Grâce à cet accord, le dirigeant de l’entreprise limite les risques de contentieux devant le tribunal du travail et assure la bonne coopération de son salarié jusqu’à son départ effectif, d’autant que le délai de préavis est librement déterminé dans la convention.
De son côté, le travailleur sortant bénéficie d’une indemnité de départ spécifique, dont le montant doit être au moins équivalent au barème légal établi en cas de licenciement, mais qui peut être beaucoup plus élevé en fonction de l’issue des négociations. Et puis vous pouvez percevoir le prestations de chômage (ARE), dans les mêmes conditions que pour le licenciement.
Pause collective
La résiliation du contrat individuel ne doit pas être confondue avec la procédure collective mise en place en 2018. Cette procédure est initiée à l’initiative de l’employeur et vise à garantir un plan de départ volontaire. L’entreprise n’a donc pas besoin de justifier de difficultés financières ou de reclassification d’employés et peut en embaucher d’autres immédiatement, contrairement à une mise à pied financière.
Ce système doit faire l’objet d’une convention collective négociée avec les organisations syndicales majoritaires, afin de déterminer, notamment, le nombre maximum de départs et de suppressions d’emplois envisagés, les conditions pour que les salariés en bénéficient, le montant de la indemnités accordées ou mesures facilitant l’accompagnement et le reclassement. Le Direccte est également responsable de la validation du document.
Le portail officiel Telerc.travail.gouv.fr Permet de simuler le montant minimum de l’indemnité de résiliation et de connaître les délais de rétractation. Ce téléservice permet également aux employeurs de demander une certification en ligne.
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