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PSYCHO – Le président des États-Unis persiste à nier la victoire de son rival, Joe Biden. Prisonnier d’un monde partagé entre gagnants et perdants, Donald Trump ne peut pas venir appartenir à la deuxième catégorie. Les explications d’un politologue et d’un de ses biographes.

“Si je perds, que dois-je faire de ma vie?” Cette vantardise lancée par Donald Trump devant une foule gagnée à sa cause lors de sa campagne électorale montre que le chef de l’Etat avait tout imaginé sauf l’échec. Battu par son adversaire démocrate, Joe Biden, le locataire de la Maison Blanche n’a plus envie de rire. “Cette défaite lui est inacceptable. Le Donald Trump qu’il a construit dans sa tête ne peut pas devenir un perdant “, analyse Nicole Bacharan, historienne et spécialiste des États-Unis.

Sentant la marée, le candidat républicain avait déjà commencé à délégitimer le scrutin dans un sens ascendant, évoquant, sans preuve, l’existence d’une fraude. Une fois les votes comptés, Donald Trump est allé à l’attaque et a lancé plusieurs recours judiciaires pour tenter d’arracher la victoire: puisqu’il ne peut pas perdre, il est inévitable que d’autres aient triché.

Un énorme ego mélangé à une insécurité permanente

“Il veut convaincre les autres de son pouvoir alors il se ment aussi à lui-même”, dit Nicole Bacharan. “Donald Trump donne sa version de la réalité, il croit vraiment pouvoir influencer le monde”ajoute Laure Mandeville, journaliste et auteur de «Qui est vraiment Donald Trump?», aux éditions d’Équateurs.

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Même lorsqu’il est sur une séquence de défaites, le président élu en 2016 croit toujours qu’il peut sortir la tête de l’eau. “Il y a plusieurs années, lorsque ses casinos ont fait faillite, il a réussi à convaincre les banques de continuer à investir en lui.”elle se souvient avant de lâcher prise : “Toute sa vie s’est structurée autour de l’idée de gagner.”

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Une obsession de Donald Trump: la victoire. Ce leitmotiv lui a été transmis par son père, magnat de l’immobilier aux États-Unis. Fred Trump a régulièrement répété à son fils qu’il devait choisir son camp: devenir un meurtrier ou rejoindre les perdants. Cette vision manichéenne du monde ne laisse aucune place à une pause et le petit Donald l’a bien comprise.

“Donald Trump a vu que son père était très dur avec son frère aîné. Il voulait se mesurer et surtout ne pas souffrir de la même manière.”, souligne Laure Mandeville. Le futur homme d’affaires a accompagné son père sur les travaux alors qu’il se préparait à la confrontation permanente. «Aujourd’hui, l’actuel président américain continue de lutter contre le système qu’il croit corrompu, c’est un combat sans merci».

Une fois que toutes les ressources auront été épuisées, Trump partira. Il ne faut pas oublier que cela fait sens pour le moment.– Laure Mandeville, journaliste et auteur d’une biographie de Donald Trump

En dehors de son père, Donald Trump s’inspire de la pensée positiviste du pasteur Norman Vincent Peale, philosophe chrétien, selon laquelle si on veut, on peut. “Donald Trump est déchiré entre un mélange de scepticisme sur la nature humaine et d’optimisme sur ses capacités personnelles”, cLaure Mandeville complète. Si certains psychologues associent Donald Trump à un vrai Narcisse, le chercheur va plus loin dans l’analyse: “Donald Trump a un ego énorme, mais il souffre d’une insécurité psychologique qu’il sublime en jouant.”

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Le président provocateur sera-t-il présent à l’inauguration de son successeur, le 45e président américain Joe Biden? Voici l’une des grandes inconnues de cette période post-électorale. La journaliste Laure Mandeville estime qu’elle trouvera le bon moment pour se ranger du côté de sa rivale: “Une fois que Donald Trump aura épuisé toutes ses ressources, il partira. Il ne faut pas oublier qu’il est un individu qui a le sens du moment.”