Effet indirect de l’épidémie de coronavirus et de la crise économique qu’elle a engendrée: les Français ont massivement épargné. Entre le 31 décembre 2019 et le 30 août 2020, 37 milliards d’euros ont été déposés sur des comptes tels que livret A, livret d’épargne populaire (LEP), livret de développement durable (LDD) ou encore un plan d’épargne logement. . (PEL).

Cependant, les économies ne sont pas les mêmes à travers le pays et les chiffres publiés lundi par la Banque de France montrent des disparités importantes entre la capitale et les provinces. En fait, c’est à Paris qu’il a été le plus important ces six derniers mois: les Parisiens ont réservé 6,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 3% par rapport à fin 2019. En Ile-de-France, l’épargne a augmenté à 8 900 millions d’euros, soit environ 1 700 euros par ménage, contre plus de 5 500 euros à Paris même.

Dans le reste de la France, cette augmentation est moins tangible. Ils sont de 3 300 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine, 3,2 dans le Grand Est et seulement 2,7 en Occitanie. Dans certains appartements, le montant économisé par les résidents n’a tout simplement pas bougé. C’est le cas par exemple en Creuse, où il est resté à 2,1 milliards d’euros, ainsi qu’en Meuse (2,7 milliards d’euros).

Une tendance confirmée par l’enfermement

Une différence significative qui, cependant, n’a rien de nouveau. “C’est assez classique dans le sens où la population parisienne a une proportion plus élevée de catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP +) par rapport au reste de la France et une population beaucoup plus importante, deux critères favorables à l’épargne”, analyse Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, qui précise que ce dernier est concentré parmi les 40% les plus riches et parmi les plus de 50 ans. Cependant, à Paris, les salaires sont plus élevés que dans certains départements.

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Par ailleurs, la fermeture de tous les lieux de divertissement en France explique l’augmentation généralisée des économies. A défaut de pouvoir aller au restaurant ou au cinéma, les Français ont laissé de côté. C’est d’autant plus vrai à Paris, où le budget alloué à ces dépenses est plus élevé en raison d’une offre plus importante, précise Philippe Crevel.

Incertitudes et préoccupations

En général, c’est l’incertitude de la situation actuelle qui pousse les Français à mettre leur argent en banque au lieu de consommer. Une tendance qui s’est manifestée en fin d’année dernière avec un taux d’épargne des ménages qui est passé de 13,8% (du revenu disponible brut) fin 2018 à 15% fin 2019. «Il y a eu la crise des gilets jaunes, puis la réforme des retraites. Ces deux phénomènes avaient déjà provoqué une augmentation des économies “. Par conséquent, la tendance s’est confirmée avec la pandémie de coronavirus et devrait se poursuivre.

Actuellement, “Nous estimons (le taux d’épargne des ménages) à 20% en moyenne trimestrielle”, selon Philippe Crevel. Au plus fort de l’endiguement, ce taux est passé à 30%. Du jamais vu depuis les années 50 et 60. La crise économique, qui fait craindre de perdre son emploi et de voir ses revenus baisser, encourage l’épargne par mesure de précaution, mais elle peut aussi avoir l’effet inverse, estime l’expert. “Plus il y a de chômage, plus les Français doivent puiser dans les économies qu’ils ont réalisées” faute de revenus suffisants. Cependant, les chiffres de collection exceptionnels du Livret A ces derniers mois témoignent également de la volonté d’épargner qui a conquis tous les Français.

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