NTI a confirmé qu’une délégation d’Inuits se rendra en France la semaine prochaine pour demander l’extradition du père Johannes Rivoire. Sur la photo, Rivoire sur une photo non datée prise à Chesterfield Inlet. (Photo publiée avec l’aimable autorisation de Lieve Halsberghe)

Une délégation inuite pressera les autorités françaises de renvoyer un prêtre au Canada pour faire face à des accusations criminelles

Le président de Nunavut Tunngavik Inc., Aluki Kotierk, et une délégation d’Inuits se rendront en France lundi pour demander l’extradition du père Johannes Rivoire, a indiqué NTI dans un communiqué de presse mardi.

Rivoire, 91 ans, a passé plus de 30 ans comme curé au Nunavut, principalement à Arviat et Naujaat, entre 1960 et 1992. Il a été accusé d’avoir agressé sexuellement des garçons et des filles pendant cette période, certains dès l’âge de six ans.

La délégation, qui se rendra à Paris et à Lyon du 12 au 15 septembre.

Dans la déclaration de NTI, Kotierk appelle le président français Emmanuel Macron et d’autres responsables français à extrader Rivoire.

“L’église et ses prêtres ne sont pas au-dessus de la loi”, a déclaré Kotierk.

En 1998, la GRC a déposé trois accusations contre Rivoire pour un chef d’attentat à la pudeur sur trois garçons et un chef d’agression sexuelle sur une fille à Naujaat, entre 1968 et 1970.

Cependant, Rivoire a quitté le Canada pour la France en 1993 et ​​ces accusations n’ont jamais été jugées devant les tribunaux.

Les accusations ont été abandonnées en 2017 lorsque les procureurs ont conclu qu’il n’y avait plus de perspective raisonnable de condamnation.

En février de cette année, la police l’a de nouveau inculpé, cette fois avec la seule accusation d’avoir commis un attentat à la pudeur sur une fille à Arviat et Whale Cove entre 1974 et 1979.

En juillet, des responsables du ministère canadien de la Justice ont demandé à la France d’extrader Rivoire afin qu’il puisse faire face à la justice ici.

L’extradition est le processus par lequel une personne doit être renvoyée pour être jugée dans le pays ou l’État où les infractions pénales présumées ont été commises.

Les Inuits du Nunavut réclament depuis longtemps que Rivoire soit traduit en justice au Canada, mais il a échappé à l’extradition pendant des décennies car, bien que le Canada ait un traité d’extradition avec la France, le code pénal français protège ses citoyens.

Rivoire, étant un ressortissant français, est protégé par cette loi.

« Bien que la France soit réticente à extrader des citoyens français vers d’autres pays pour y être poursuivis, le traité d’extradition Canada-France n’interdit pas l’extradition de Rivoire. L’extradition est possible et peut être rapide”, a déclaré NTI dans le communiqué.