Le patron de Veolia, Antoine Frérot, à Paris le 27 août.

Un mois après le rachat des parts d’Engie dans Suez, Veolia n’a pas pu entrer en dialogue avec son concurrent. Face à cette impasse, son PDG, Antoine Frérot, a décidé de riposter. Dans une interview avec Monde, appelle les autres actionnaires de Suez à décharger le conseil d’administration récalcitrant pour ouvrir la voie à la création d’un champion du monde de la transition verte: «Le seul obstacle à cette prise de contrôle est l’actuel conseil municipal de Suez, et aucun obstacle ne nous arrêtera. “

Comment évolue votre projet d’acquisition face à l’opposition de Suez?

Comme prévu. Évidemment, nous ne serons pas satisfaits de la participation de 29,9% acquise à Engie. C’était juste un premier pas. Nous voulons construire un grand champion français de la transition écologique, et cela passe par un mariage complet entre Suez et Veolia.

Le lendemain de l’acquisition des actions Engie, j’ai adressé un SMS à Philippe Varin, président de Suez, pour lui proposer une rencontre, notamment parce qu’il m’avait lui-même fait comprendre que le dialogue pouvait participer après l’acquisition. . Mais il a refusé mon offre le soir même. Puis j’ai écrit à tous les membres du Conseil d’Administration de Suez pour leur proposer de venir leur présenter mon projet. J’ai également reçu un avertissement. Par ce moyen j’ai envoyé, en moins d’un mois, cinq ou six lettres, sans résultat. A chaque fois, j’ai trouvé la porte fermée.

Bertrand Camus, PDG de Suez, assure que les conditions d’un dialogue ne sont pas réunies …

Je ne pense plus qu’une discussion avec le conseil d’administration de Suez soit possible car ils persistent à rejeter le principe lui-même. Surtout parce qu’en parallèle de ce rejet systématique auquel je m’oppose, plusieurs lignes rouges ont été franchies ou sont en passe de l’être. Il y a d’abord eu la création d’une entité opaque pour rendre Suez Eau France inaliénable. Suez a également annoncé une accélération de son plan de cession d’actifs. Nous craignons que les dirigeants actuels de Suez cherchent à réserver certains atouts stratégiques comme point de refuge, alors que nous avons besoin de toutes les forces de Suez pour construire le grand champion du monde de la transformation écologique.

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N’êtes-vous pas alors stagnant, dans la mesure où vous aviez promis que votre offre serait amicale?

Non, car ce n’est pas l’actuel conseil d’administration de Suez qui a le dernier mot, ce sont ses actionnaires. Nous ouvrons une nouvelle phase de notre projet, et c’est pourquoi je leur écris maintenant, pour annoncer aujourd’hui que nous lancerons une OPA dès que le conseil d’administration de Suez, quel qu’il soit, aura donné un avis favorable.

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