AFPPublié le samedi 21 novembre 2020 à 22 h 39
Un sommet virtuel pour des défis très réels, à commencer par une pandémie qui tue en masse et secoue l’économie mondiale: les dirigeants du G20, réunis dans un format virtuel sans précédent, ont appelé à la solidarité face au Covid-19, notamment pour accéder aux vaccins .
“Nos peuples et nos économies souffrent encore de cet impact, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour surmonter cette crise grâce à la coopération internationale”, a déclaré le roi Salman d’Arabie saoudite à l’ouverture de la réunion de deux jours, à travers des écrans interposés.
Il est apparu aux côtés du prince héritier Mohammed ben Salmane et entouré de vignettes montrant en direct les dirigeants des plus grandes puissances du monde, une image qui est devenue familière.
Non sans quelques moments insolites: le président français Emmanuel Macron plaisantant avec un interlocuteur hors écran, son homologue chinois, Xi Jinping, appelant un assistant armé d’une télécommande …
Le président américain Donald Trump a fait une brève apparition avant de se rendre sur son terrain de golf près de Washington.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, il a salué son propre bilan d’avoir «mobilisé toutes les ressources à sa disposition pour répondre à la crise», notamment pour «lancer des traitements révolutionnaires et développer des vaccins en un temps record, ce qui permettra d’économiser des millions de vies “.
Sans surprise, la pandémie a dominé les premiers échanges, à un moment où la course aux vaccins s’accélérait.
“Serons-nous prêts à garantir l’accès (aux vaccins) à l’échelle planétaire, et éviter à tout prix le scénario d’un monde à deux vitesses, où seuls les plus riches pourraient se protéger du virus?” Le président français Emmanuel Macron a demandé samedi, dans un discours par visioconférence à ses homologues, qu’il a ensuite tweeté.
Face au Covid-19, qui a infecté plus de 55 millions de personnes et tué plus de 1,3 million dans le monde, le président chinois a estimé que la réponse devrait également être économique.
“Nous devons réduire les taxes et les barrières douanières et chercher à libéraliser le commerce des équipements médicaux essentiels”, a-t-il déclaré.
Avant même le début du G20, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé que “28 milliards sont portés disparus, dont 4,2 avant la fin de l’année” pour financer l’ACT-Accelerator, un dispositif de l’Organisation mondiale de la Santé pour s’assurer que les pays riches ne monopolisent pas les traitements, les tests ou les vaccins.
“L’accès à la vaccination doit être possible et abordable pour chaque pays. Les fonds promis jusqu’à présent ne sont pas suffisants pour y parvenir. Par conséquent, je demande à tout le monde de soutenir cette initiative importante. Cette aide à court terme est dans notre intérêt.” La chancelière Angela Merkel l’a dit à ses homologues.
– Dette et droits de l’homme –
Le G20, qui réunit notamment les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, le Brésil, la Corée du Sud, la Russie, l’Australie, l’Indonésie et l’Arabie saoudite: ils représentent les deux tiers de la population de la Terre, le 80% du commerce mondial et plus de 85% de la richesse produite annuellement sur la planète.
Ce club des puissants doit également se pencher sur la dette des pays les moins avancés, dont beaucoup sont menacés de défaut.
Le G20 a adopté un moratoire de six mois sur les paiements du service de la dette en avril, qui court jusqu’en juin 2021. Guterres a appelé à un “engagement ferme” de prolonger ce délai de grâce jusqu’à la fin. 2021.
L’ombre des violations des droits de l’homme en Arabie saoudite ultra-conservatrice plane également sur le sommet, que Riyad espérait transformer en une somptueuse vitrine. En particulier, pour l’ambitieux programme de réformes économiques, censé réduire la dépendance à la manne pour le pétrole, orchestré par le prince héritier Mohammed ben Salman.
Son ascension s’est accompagnée d’une répression accrue des voix dissidentes qui font honte aux partenaires internationaux de Ryad, du meurtre du journaliste critique Jamal Khashoggi à l’arrestation de militantes féministes telles que Loujain al-Hathloul.
La sœur de ce dernier, Lina Al-Hathloul, a déclaré à l’AFP avant le sommet: “” La nouvelle Arabie Saoudite de MBS, on n’y croit plus vraiment. Les vrais réformateurs de ce pays sont désormais derrière les barreaux et ne peuvent plus parler. »« Les dirigeants du monde doivent être notre voix », avait-il espéré.
“Les investisseurs ne sont pas des journalistes, ils recherchent des pays où ils peuvent faire confiance à un gouvernement efficace”, a répondu samedi Khaled al-Faleh, ministre des Investissements d’Arabie saoudite lors d’une conférence de presse.
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