De nouvelles recherches soulèvent la possibilité de traitements qui pourraient améliorer les difficultés d’apprentissage chez les personnes atteintes du syndrome de Down. © Keystone / Laurent Gillieron

Des doses régulières d’un médicament de fertilité largement utilisé peuvent aider à améliorer les capacités cognitives des personnes atteintes du syndrome de Down, a suggéré une étude pilote menée par des chercheurs français et suisses.

Ce contenu a été publié le 2 septembre 2022 – 15:53

CHUV/Guardian/swissinfo/sb

Dans un essai à petite échelle, des chercheurslien externe a équipé sept hommes atteints du syndrome de Down d’une pompe délivrant une dose de GnRH, une hormone libérant des gonadotrophines, toutes les deux heures pendant six mois.

Six des sept hommes ont montré des améliorations cognitives modérées après le traitement, y compris l’attention et la capacité à comprendre les instructions, par rapport à un groupe témoin qui n’a pas reçu l’hormone.

L’équipe du Laboratoire de neurosciences et de cognition de Lille et du Centre hospitalier universitaire de Lausanne (CHUV) à l’origine des travaux a déclaré que les scanners cérébraux des participants, âgés de 20 à 37 ans, suggéraient qu’ils souffraient de modifications de la connectivité neuronale dans les zones impliquées dans la cognition.

“[People] atteints du syndrome de Down présentent un déclin cognitif à partir de la trentaine”, a déclaré au Guardian le professeur Nelly Pitteloud, co-auteur de l’étude de l’Université de Lausanne. «Je pense que si nous pouvons retarder cela, ce serait formidable, si la thérapie est bien tolérée. [and] pas d’effets secondaires.”

Le syndrome de Down, également connu sous le nom de trisomie 21, est la cause génétique la plus courante de déficience intellectuelle, affectant un bébé sur 800. Il survient lorsqu’une personne naît avec une copie supplémentaire du chromosome 21. Le syndrome de Down produit une variété de manifestations cliniques, y compris une diminution des capacités cognitives. Avec l’âge, 77% des personnes atteintes de la maladie présentent des symptômes similaires à ceux de la maladie d’Alzheimer. La perte progressive de la capacité à sentir est également courante.

Les chercheurs ont précédemment découvert que les souris possédant une copie supplémentaire du chromosome 16 présentaient un déclin lié à l’âge de la cognition et de l’odorat, similaire à celui observé chez les personnes atteintes du syndrome de Down. Dans une série d’expériences, l’équipe a découvert que des doses régulières d’hormone de libération des gonadotrophines augmentaient à la fois l’odorat et les performances cognitives de ces souris.

Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science le 1er septembre.

Suite à ces découvertes prometteuses, les chercheurs envisagent de lancer une étude plus large, incluant des femmes, pour confirmer l’efficacité de ce traitement chez les personnes atteintes du syndrome de Down, mais aussi pour d’autres maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

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