STRAVAILLER POUR TROUVER personnel supplémentaire, la gérante d’un bar de la région parisienne a récemment demandé à sa sœur de conduire pendant une heure pour l’aider lors d’une soirée chargée lors d’un match de football télévisé. Dans un restaurant normand au bord de l’eau, une serveuse dit qu’ils manquent de personnel car ses anciens collègues ne toléreront plus le travail insociable des nuits et des week-ends. Les convives à Paris signalent l’apparition soudaine de menus plus courts alors que les restaurants adaptent leurs cuisines aux pénuries de personnel, ainsi que la présence de nouvelles recrues improbablement jeunes (et non grincheuses) qui attendent désormais à table. un porche.
Deux mois après la réouverture des restaurants en plein air en France, les restaurants et les bars font face à une pénurie de personnel. La proportion d’entreprises hôtelières signalant des problèmes d’embauche a doublé en juin par rapport au mois précédent, selon une enquête de la Banque de France. Lorsque les restaurants et les hôtels ont été fermés pendant des mois pendant la fermeture, de nombreux anciens employés ont pris goût à la vie de famille normale, explique Julia Rousseau, directrice d’Éthique. Rhésus, consultant en recrutement. Vous voyez maintenant des candidats à la recherche de carrières alternatives, comme les agents immobiliers ou dans les banques. « La pandémie a réorganisé ses priorités », dit-il.
L’hôtellerie n’est pas le seul secteur à avoir ce problème. En juin, 44 % de toutes les entreprises ont signalé des problèmes d’embauche, et ce chiffre est passé à 50 % pour les travaux de construction. “Le goulot d’étranglement de la croissance française à la mi-2021”, écrivait en début de mois François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, c’est “la réapparition, désormais, des difficultés d’embauche”. Le cas de la France est particulièrement frappant car son taux de chômage, 7,5%, est supérieur au OCDE moyenne (bien qu’inférieure à celle de la zone euro). Les entreprises sont confrontées à une pénurie de main-d’œuvre alors même que 2,4 millions de personnes sont officiellement à la recherche d’un emploi.
Même avant la pandémie, cet écart était préoccupant. Le gouvernement avait essayé de le fermer avec des programmes d’apprentissage et de formation supplémentaires. Aujourd’hui, ceux-ci ont été élargis, avec une approche plus active pour amener les jeunes, en particulier, à travailler. Un dispositif dit « Un jeune, une solution » garantit à tous les moins de 26 ans une formation, un apprentissage ou un emploi, pour lesquels les entreprises peuvent obtenir une subvention publique. Les plus pauvres touchent près de 500 € (590 $) supplémentaires de prestations par mois s’ils s’inscrivent dans un plan actif de recherche d’emploi. “Le gouvernement a beaucoup investi dans l’amélioration des compétences”, explique Ludovic Subran, économiste en chef chez Allianz, un assureur. “Mais il existe un décalage sous-jacent entre l’offre et la demande qui persistera pendant un certain temps.”
Dans le même temps, des tentatives sont faites pour repenser les règles des allocations de chômage afin d’encourager les gens à travailler. La réforme du président Emmanuel Macron consiste, entre autres, à freiner les versements généreux aux personnes à revenu élevé tout en augmentant de quatre à six mois l’ancienneté requise pour bénéficier des prestations à taux plein. Cette dernière mesure vise à décourager les entreprises de créer des contrats à court terme, ce qu’elles font en sachant que les gens peuvent tirer sur des bénéfices intermédiaires. Mais après que les syndicats ont porté la réforme devant la plus haute juridiction administrative de France, le gouvernement a été invité en juin à la suspendre jusqu’à ce que l’économie s’améliore. Macron promet qu’il s’appliquera à partir d’octobre, si la croissance reprend.
La pénurie de personnel dans le secteur de l’hôtellerie peut être liée à ses plans de licence généreux. Celle-ci sera mise à l’épreuve fin août, alors que ces travailleurs ne recevront que 72 % du salaire au lieu de 84 %. Cela peut aider les entreprises à attirer à nouveau du personnel. Il vaudrait donc mieux payer. Pour l’instant, alors que les restaurants se préparent à vérifier les laissez-passer d’entrée, l’incertitude les décourage de promettre des salaires plus élevés. Les convives devront peut-être s’habituer à des attentes plus longues et à moins d’alternatives à Plat du jour. ■
Cet article est paru dans la section Europe de l’édition imprimée sous le titre “A la carte”.
“Introverti hardcore. Pionnier de la bière. Amoureux d’Internet. Analyste. Spécialiste de l’alimentation. Passionné de médias sociaux.”