Publié le: Modifié:

Berlin (AFP) – Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et ses alliés européens ont insisté sur le fait que la relance de l’accord sur le nucléaire iranien était toujours possible, mais a déclaré que “le temps presse” après des pourparlers à Berlin jeudi.

Blinken a déclaré aux journalistes que les négociateurs travaillant à Vienne pour sauver l’accord de 2015 avec Téhéran avaient constaté “des progrès modestes au cours des deux dernières semaines”, mais ne tenaient rien pour acquis.

“Ma propre évaluation, en parlant à tous nos collègues, est que le retour à la conformité mutuelle est toujours possible”, a déclaré Blinken.

S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que “des progrès urgents” étaient nécessaires dans les pourparlers visant à sauver l’accord.

“La fenêtre pour trouver une solution se ferme”, a-t-il déclaré.

“Les négociations sont dans une phase décisive. Nous avons besoin de progrès urgents et urgents, sinon nous ne pourrons pas parvenir à un accord commun.”

Son homologue français, Jean-Yves Le Drian, également à Berlin pour des entretiens axés principalement sur la crise ukrainienne, a prévenu que “les négociations ne peuvent avancer si lentement” avec Téhéran.

Le retrait unilatéral de l'ancien président américain Donald Trump de l'accord en 2018 a incité Téhéran à revenir sur ses engagements.
Le retrait unilatéral de l’ancien président américain Donald Trump de l’accord en 2018 a incité Téhéran à revenir sur ses engagements. AFP

Il s’est plaint que les progrès dans les réunions étaient “partiels, timides et lents”, ajoutant qu’il est désormais crucial d'”accélérer le rythme” sous peine d’échouer.

Blinken a convenu qu’il s’agissait d’un “moment décisif” dans les négociations, ajoutant que “le temps presse” pour parvenir à un accord.

« Spirale d’escalade nucléaire »

Ses commentaires sont intervenus un jour après que le président américain Joe Biden a déclaré qu’il n’était “pas temps d’abandonner” les pourparlers avec l’Iran, insistant sur le fait que “des progrès sont en cours”.

Les pourparlers sur l'accord connu sous le nom de JCPOA ont repris en novembre.
Les pourparlers sur l’accord connu sous le nom de JCPOA ont repris en novembre. Brochure DÉLÉGATION DE L’UE À VIENNE / AFP

Les négociations pour rétablir l’accord historique entre Téhéran et les puissances mondiales – les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et l’Allemagne – ont commencé l’année dernière mais se sont bloquées en juin lorsque l’Iran a élu le président ultra-conservateur Ebrahim Raisi.

Les pourparlers sur l’accord connu sous le nom de JCPOA ont repris en novembre.

Blinken a déclaré la semaine dernière qu’il ne restait que “quelques semaines” pour sauver l’accord et que les États-Unis étaient prêts à envisager “d’autres options” si les pourparlers échouaient.

L’accord offrait à l’Iran un allègement bien nécessaire des sanctions qui ont paralysé son économie, en échange de restrictions sur son programme nucléaire.

S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe, la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré qu'un
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que “des progrès urgents” étaient nécessaires dans les pourparlers visant à sauver l’accord. Alex Brandon POOL/AFP

Le retrait unilatéral de l’accord par l’ancien président américain Donald Trump en 2018 a conduit Téhéran à revenir sur ses engagements.

Téhéran demande une vérification de l’assouplissement des sanctions, ainsi que des garanties que Washington ne se retirera plus de l’accord.

Baerbock a déclaré que les progrès sont entravés par le fait que “l’Iran, parallèlement aux pourparlers, continue malheureusement de sombrer dans l’escalade nucléaire”.

Les puissances occidentales se sont plaintes de la lenteur des progrès des pourparlers à un moment où l’Iran a intensifié ses travaux nucléaires, par exemple en augmentant l’enrichissement d’uranium.

L’Occident veut que l’Iran réponde à un certain nombre d’exigences, y compris la destruction de ses centrifugeuses avancées.

La réunion de Berlin a eu lieu un mois après l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement allemand de centre-gauche pour remplacer la chancelière Angela Merkel, qui a dirigé la plus grande économie d’Europe pendant 16 ans.