Caroline Mills partage son temps entre arpenter le Sentier du Littoral de Bretagne et rouler sur les routes côtières.
Cachée derrière un rocher rose saumon se cache une petite cabane en pierre d’une teinte similaire. La roche, sculptée par la force de l’Atlantique, est si solide qu’elle cache la petite cabane à la mer. Le bâtiment sans toit a deux fenêtres à pignon et une porte. De ces points de vue, les douaniers d’autrefois s’asseyaient et regardaient.
La cabane cachée est située à côté du sentier de grande randonnée GR34, également appelé Sentier des Douaniers. Le parcours de 2 000 km s’étend le long de la côte bretonne et au-delà, du Mont Saint-Michel à Saint-Nazaire. C’est un sentier côtier qui rivalise avec n’importe quel autre dans le monde et a été élu sentier de longue distance préféré des Français.
La plus célèbre de toutes les routes de la Grande Randonnée, la sentinelle a été créée en 1791 comme une voie patrouillée par les douaniers pour arrêter les taupes maudites débarquant et empêcher le pillage des naufrages. Aujourd’hui, il offre l’une des façons les plus passionnantes de voir l’extraordinaire littoral breton. Mais, sans 70 à 100 jours à perdre, il est impossible de parcourir toute la longueur du sentier en une seule fois, alors j’ai décidé de combiner un road trip autour de la côte bretonne avec une série de promenades.
J’ai quitté le Mont Saint-Michel alors qu’un moine en robe tirait la corde d’un sonneur de cloches à l’abbaye au sommet rocheux, l’appel à la messe de midi résonnant à travers la baie. Alors que les pèlerins arrivaient à la fin de leur voyage, je commençais à peine à naviguer dans la baie classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, en passant devant des villages de maisons en pierre vendant des légumes en bordure de route et des cabanes en bord de mer cuisinant des huîtres. .
Un rivage qui change de forme
Par Cancale, je suis descendu à pied à la Pointe du Grouin, là où le promontoire en forme d’aiguille sépare la Baie du Mont Saint-Michel de la Côte d’Émeraude. C’est un bel endroit pour faire de l’escalade et contempler l’île des Landes, entourée de rapides courants émeraude.
Au sud de Saint-Cast-le-Guildo, j’ai trouvé les premières falaises significatives, couvertes de chênes dont le vert égayait une journée monochromatique où la mer peinait à être à la hauteur de son nom de joyau. Au nord-ouest de la ville, le Cap Fréhel, comme la Pointe du Grouin, coupe deux côtes et offre une partie incontournable du littoral breton. Des landes ouvertes sur des falaises abruptes, avec des fougères, des ajoncs et des bruyères, offrent une sensation et une couleur différentes des falaises de Saint-Cast ou de la Pointe de Grouin. Cette lande exceptionnelle se poursuit jusqu’à la station balnéaire prisée de Sables-d’Or-les-Pins, où les pins odorants prennent le relais.
De passage à Saint-Brieuc, je m’arrêtais au petit port de pêche de Binic, réputé pour ses restaurants à quai, avant de parcourir un tronçon du GR34 entre Saint-Quay-Portrieux et Plouha. A 104 mètres, les falaises sont ici les plus hautes de Bretagne, encore une fois couvertes d’arbres plutôt que de bruyère. Eclatés et escarpés, ils plongent dans la mer le long de la Côte de Goëlo. L’un des meilleurs points de vue le long du sentier côtier est la Pointe de Plouha ou, si vous préférez, vous pouvez emprunter la Route des Falaises entre Saint-Quay-Portrieux et Paimpol qui suit des routes secondaires à travers des villages de maisons en pierre. , colorée par les hortensias et le bleu omniprésent des portes et volets.
Plus au nord-ouest se trouve le Sillon de Talbert, une extraordinaire langue de sable et de galets qui s’avance de 3 km dans la mer et qui est, par endroits, légèrement plus large qu’un corps humain. La broche s’est cassée en 2019, donc une marche vers le bas doit être rythmée pour éviter de s’enliser, mais, avec le houx de mer bleu électrique et les asters sauvages comme compagnie florale, il y a de quoi éveiller les sens de ceux qui le font.
Vers l’ouest, la côte nord de la Bretagne est devenue plus colorée le long de la Côte de Granit Rose, un lieu digne de longues promenades. Je me suis garé pour parcourir le GR34 de La Clarté à Coz-Pors, où le chemin serpentait à travers des ensembles de rochers géants mouchetés de rose, comme des œuvres d’art moderne, bruyères, ajoncs et chèvrefeuilles entrelacés dans des mosaïques de décors colorés.
Ces rochers ont continué plus à l’ouest, pas en rose, mais néanmoins gros et audacieux. La Côte des Sables, au-delà de Roscoff, est devenue mon prochain lieu de sortie. Depuis Plouescat, la dune géante de Keremma crée une immense plage soyeuse qui s’étend jusqu’à Brignogan-Plages, où les géants réapparaissent. Dans tout le Pays Pagan, mégalithes, menhirs et mégapierres ont “poussé” parmi les massifs choux et carottes sauvages, aux délicates têtes automnales roses et violettes.
Dans l’extrême nord-ouest, j’ai emprunté la route côtière de Portsall le long des Abers, où une série de rivières se jettent dans la mer à travers des landes accidentées, creusant des criques dans la côte. En tournant vers le sud, vous auriez dû passer plus de temps au Conquet, avec des courlis dans la baie et un fond de forêts de marronniers, un spectacle rare sur la côte jusqu’à présent. Mais la mer déchaînée, projetant des chevaux blancs sauvages contre le rocher noir et ardoise de la pointe Saint-Mathieu, était trop envoûtante à côté du colossal phare rouge et blanc. Avec une abbaye en ruine à côté, il y a une sensation gothique dans le paysage orageux.
beauté mélancolique
C’était un début humide alors que je passais devant Le Faou, une Petite Cité de Caractère qui se trouve au confluent de deux rivières entrant dans la Rade de Brest. Voyager à travers une forêt dense jusqu’à la Presqu’île de Crozon changeait des bruyères et des ajoncs du nord : la pluie avait noirci les troncs des arbres, les chênes étaient tachés d’automne et la brume filtrait de la cime des arbres. Il a ajouté à la mystique d’Aulne, comme un fjord, avec le Pont de Térénez offrant des vues exceptionnelles sur la rivière.
La presqu’île de Crozon est un parc naturel régional, chargé de beauté. Son extrémité ouest, en particulier celle de la presqu’île de Roscanvel qui s’avance au nord dans la Rade de Brest, offre certains des paysages les plus sauvages et les plus reculés, une combinaison de landes, de forêts et de falaises déchiquetées battues par des brisants et ponctuées de fortifications historiques. C’était un bon endroit pour reprendre le GR34 avant de visiter la Pointe de Pen Hir, où le vent fouettait furieusement les falaises abruptes tandis que l’eau profonde, d’un noir d’encre et bleu marine, baignait de petites criques.
Je dirais que la Pointe de Pen Hir rivalise avec la Pointe du Raz (que l’on aperçoit depuis Pen Hir) pour sa splendeur rebelle. Mais ‘Raz’, et sa voisine la plus proche, la Pointe du Van, a la supériorité spirituelle de se sentir comme le bord du monde. Il y a du sérieux dans le sentier côtier ici, parmi les fauves et les papillons de cuivre, un respect pour le paysage. Alors que le point officiel le plus à l’ouest de la France métropolitaine est la Pointe de Corsen, un peu au nord du Conquet, beaucoup voient la Pointe du Raz comme le lieu saint pour cocher une liste incontournable. Des vues provocantes sur la Côte d’Iroise et la Côte de Cornouaille ont parsemé le road trip vers l’est. De vastes ruisseaux et estuaires serpentent à l’intérieur des terres, créant des paysages idylliques lorsqu’ils sont à plein débit et laissant un paysage de boue boueuse à marée basse.
Le prochain long tronçon de route côtière était à Guidel-Plage, où j’ai traversé une plage de surf et une dune de sable après l’autre avant de retourner à l’intérieur des terres pour longer Lorient. Traversant le Pont Lorois à Étel pour une promenade le long de son magnifique estuaire et passé les Alignements de Kerzerho (dont la taille des pierres mégalithiques éclipse les Alignements de Carnac voisins et plus célèbres), j’ai repris la côte à Plouharnel. Ici, la route et le GR34 s’alignent pour traverser l’isthme jusqu’à la Presqu’île de Quiberon.
merveilleux et sauvage
Sa côte ouest, la Côte Sauvage, porte bien son nom : sauvage et sauvage, elle est battue par les flots, mousseuse et mousseuse contre le granit, même par beau temps. Baignade interdite, disaient les panneaux. Il n’est pas étonnant que la mer implacable frappe tout sur son passage.
Alors que la Côte Sauvage bravait l’Atlantique, de l’autre côté de la presqu’île, la baie de Quiberon apparaissait comme une feuille de verre. Au-delà, l’étroite entrée du golfe du Morbihan s’enroule autour d’un archipel d’îlots dont les plus grands sont l’Île-aux-Moines et l’Île-d’Arz. Aucune des deux îles n’est incluse dans le GR34, bien que chacune propose une promenade côtière. J’ai pris un ferry le matin depuis Port Blanc pour la traversée de cinq minutes vers l’Île-aux-Moines ; faire le tour de l’île à pied a pris quatre heures, à ce moment-là, les nombreux cafés et restaurants de la ville confortable au-dessus du port étaient déjà ouverts pour le déjeuner.
Le Sentier des Douaniers continue de serpenter le long de la côte bretonne avant de trébucher sur les Pays de la Loire pour sa dernière étape, conclue au Pont de Saint-Nazaire. J’ai cependant terminé mon périple avant la limite régionale par une dernière balade à la pointe de Penvins, l’un des derniers caps du littoral, au sud-est de la presqu’île de Rhuys. A l’ouest, l’Anse de Suscinio offrait une longue promenade depuis le remarquable Château de Suscinio ; à l’est se trouvaient les bancs de sable de la non moins remarquable Penerfría et de la péninsule de Penerf.
Alors que je regardais le promontoire, les voiles rouges des synagotes, le voilier traditionnel de la côte sud bretonne, flottaient dans la baie. Des rochers et falaises parsemés de fleurs aux teintes maritimes de la mer et des navires qui y naviguent, le littoral breton regorge de couleurs.
Crédit photo principal : Le phare de Men Ruz sur la Côte de Granit Rose © Thibaud Poriel
Votre adresse email ne sera pas publiée. les champs requis sont indiqués *
“Fan général de zombies. Pionnier de la culture pop. Créateur. Accro à la bière. Défenseur de l’alcool. Penseur passionné.”