Dans une société de change à Tokyo le 5 novembre 2020 (AFP / Behrouz MEHRI)

Dans une société de change à Tokyo le 5 novembre 2020 (AFP / Behrouz MEHRI)

Les marchés boursiers mondiaux ont bondi jeudi alors que le démocrate Joe Biden s’approchait de la Maison Blanche, même si le vote extrêmement serré contre Donald Trump n’était pas encore scellé.

L’Europe se réveillait de bonne humeur: Paris était en hausse de 1,08%, Francfort de 1,26%, Londres de 0,37% et Milan de 1,47% peu après l’ouverture, vers 9h25 (8 : 25 GMT).

Peu de temps auparavant, les marchés boursiers asiatiques ont fortement progressé en clôture.

À Tokyo, l’indice phare Nikkei a augmenté de 1,73%, marquant un sommet annuel et son premier retour au-delà de la barre symbolique de 24 000 points depuis janvier. L’indice large Topix a gagné 1,39%.

En Chine, l’indice composite de Shanghai a progressé de 1,30% et l’indice de Shenzhen de 1,67%, tandis qu’à Hong Kong, l’indice Hang Seng a progressé de 3,25%.

Le pétrole brut a de son côté baissé: un baril de New York de WTI pour livraison en décembre perd 0,84% à 38,82 $ et un baril de Brent de Londres pour livraison en janvier de 0,75% à 40,92 $.

Les investisseurs enduraient la perspective d’un pouvoir fragmenté aux États-Unis au cours des prochaines années, entre une Chambre des représentants à majorité démocrate et un Sénat contrôlé par les républicains, avec donc potentiellement un chef d’État démocrate.

Une telle situation “rendra difficile la modification fondamentale des impôts sur les sociétés et des réglementations sur les nouvelles technologies”, comme le souhaitent les démocrates, a déclaré Juichi Wako, stratège chez Nomura Securities.

C’est notamment ce qui a permis au secteur technologique américain d’afficher mercredi des gains impressionnants, notamment Alphabet et Facebook. Jeudi, les contrats à terme sur indices boursiers américains étaient toujours à la hausse, tirés par l’indice Nasdaq.

– Arizona, Wisconsin, Michigan –

Les jeux ne sont pas encore terminés. Mais avec l’Arizona, le Wisconsin et le Michigan désormais dans sa poche, Joe Biden était jeudi matin, heure européenne, aux portes de la Maison Blanche.

S’il remportait une nouvelle victoire au Nevada, en Géorgie ou en Pennsylvanie, il atteindrait le nombre minimum de 270 électeurs nécessaire pour être élu président des États-Unis.

Donald Trump, qui avait prématurément revendiqué sa victoire, a néanmoins commencé à déposer des recours judiciaires, notamment en exigeant un recomptage dans le Wisconsin et la suspension du recomptage en Pennsylvanie. Il a également menacé de façon confuse mercredi de saisir la Cour suprême.

Les investisseurs pariaient également sur la mise en place rapide d’une relance budgétaire à grande échelle aux États-Unis, complètement entravée par les batailles politiques de la campagne présidentielle dans un pays pourtant durement frappé par la pandémie de Covid-19.

“Peu importe qui gagne”, a déclaré l’analyste d’Axi Milan Cutkovic, car “les deux parties sont obligées de réagir rapidement à la pression croissante sur l’économie américaine” en lançant un programme d’aide.

– Nouvelle administration –

Cependant, Gilles Moec, économiste en chef chez Axa s’inquiète, “à ce stade, il sera extrêmement difficile d’avoir une relance avant l’installation d’une nouvelle administration”, donc en janvier.

“Et bien que l’on puisse imaginer trouver un compromis avec un minimum d’encouragement, je doute qu’il soit à la hauteur de ce qui était attendu”, ajoute-t-il.

Cependant, le temps presse. Aux États-Unis, un record de près de 100000 contaminations par coronavirus en 24 heures a été enregistré, ce qui ravive les incertitudes sur la reprise de la première économie mondiale.

Du côté des devises, le dollar s’est légèrement affaibli par rapport au yen alors que les incertitudes sur l’issue des élections américaines se sont atténuées. Un dollar s’échangeait à 104,30 yens contre 104,52 yens jeudi vers 8h30 GMT. L’euro a augmenté de 1,1752 $ par rapport au billet vert, contre 1,1726 $ la veille.

Les valeurs technologiques ont de nouveau pris la tête dans l’incertitude: le géant japonais de l’investissement SoftBank Group, très sensible à la forme du Nasdaq, a clôturé brusquement 5,12% à 6 870 yens à Tokyo, tandis que Nintendo a pris 2,17. % à 57 910 yens.

En Chine, Alibaba, proche de Ant Group, a ainsi récupéré 6,28% à la Bourse de Hong Kong à la clôture, et Tencent 6,2%.

Côté européen, Infineon progresse de 4,2% en Allemagne, devenant Dax, tandis que Worldline en France gagne 2,80%.

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