Au moins 300 salariés du groupe Suez ont manifesté au pied de sa tour de La Défense à Paris mardi matin contre le projet de reprise de Veolia. L’objectif est de créer un «champion du monde de la transformation verte», mais les employés craignent les dommages sociaux.
“Il n’y a aucun moyen que cette prise de contrôle conduise à un carnage social!” Des centaines de salariés de Suez ont manifesté au pied de la tour du groupe à La Défense ce mardi 8 septembre pour protester contre le projet OPA lancé par son concurrent Veolia. Un projet qui, selon eux, pourrait entraîner des milliers de licenciements. Parallèlement, des grèves ont été menées en France sur les sites du géant de l’eau et des déchets.
“Synergies lors d’une acquisition ou d’une fusion, on sait très bien ce que c’est. Ce sont des dégâts sociaux, des suppressions d’emplois, des suppressions d’emplois” regrette Franck Reinhold, syndicaliste de la CGT. “Trouvez-moi une opération de cette ampleur où il n’y a pas eu de doublons ou de ruptures sociales, je suis preneur d’assurance, mais historiquement je n’en vois pas, commente-t-il. Toutes les dernières grandes fusions chez Lafarge, ou d’autres groupes de cette taille, se terminent généralement très, très mal pour l’une des deux parties. “
Les syndicats et la direction n’ont pas marché main dans la main, mais les dirigeants de Suez “soutiennent” l’initiative syndicale selon des sources proches du dossier. Une action qui servait avant tout à défier le gouvernement plutôt qu’à attaquer au sens strict. Les déclarations du ministre de l’Economie Bruno Le Maire ou du Premier ministre Jean Castex au sujet d’une fusion Suez-Veolia qui “aurait du sens” ont été mal perçues en interne. Pour Sylvie, pendant 25 ans dans l’entreprise, c’est le contraire. «Aujourd’hui, c’est totalement en contradiction avec ce que nous pouvons entendre du gouvernement, elle dit. Nous parlons de reprise, d’emplois et, derrière nous, nous avons beaucoup, beaucoup de peur pour l’avenir. “
Pour Wilhem Guette, coordinateur CGT à Suez, cela signifierait au moins 2 000 suppressions d’emplois quasi immédiates dans les fonctions administratives. “Nous savons très bien qu’il y aura des doubles emplois dans certaines professions, et tous ces gens s’inquiètent de ce qu’ils vont faire demain.”, déplore le syndicaliste.
Nous ne croyons pas du tout aux promesses de M. Le Maire ou de M. Castex, qu’ils veilleront à préserver les emplois.vers franceinfo
Au-delà, les syndicats et la direction craignent avant tout un démembrement total de Suez, avec la vente forcée de l’activité historique de traitement des eaux en France à un fonds d’investissement, car une fusion avec Veolia créerait une situation de monopole. Au total, 11 000 emplois sont en jeu, soit un tiers des effectifs de Suez en France. Cette OPA de Veolia est absurde, incroyable et sans espoir, estime Pierre Salin de la CFTC: “La concurrence sera nulle demain, ce sera Veolia. Le choix du roi, plus de concurrence, donc des difficultés à innover, à contrôler le prix de l’eau aussi probablement.”
Véronique ne comprend pas pourquoi le Premier ministre donne le feu vert. Accepter la rédemption, c’est frapper le mur, avoue cet employé. Selon elle, Suez a des épaules assez larges pour se débrouiller seule. “Le soi-disant champion du monde ne sera pas si fort et pourrait, à son tour, être mangé par des étrangers cette fois-ci, et là, au lieu d’avoir deux champions en France, nous n’en aurons plus., elle juge. Continuons à vivre nos vies par nous-mêmes, nous nous en sortons très bien! ” Du côté de la direction de Suez, l’offre de Veolia est aberrante et désastreuse pour la France.
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