LAUSANNE, Suisse (AP) – Le vétéran leader du football africain Issa Hayatou a remporté samedi une décision en appel pour annuler une interdiction d’un an pour des irrégularités commerciales présumées imposées par la FIFA, où il était autrefois président par intérim.

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a déclaré qu’il avait accueilli l’appel de Hayatou car “il n’y avait pas suffisamment de preuves” d’inconduite dans un accord de droits médias et de marketing de la Confédération africaine de football (CAF).

Hayatou a été président de la CAF pendant 29 ans jusqu’à son éviction lors des élections de 2017, où son adversaire était soutenu par le président de la FIFA, Gianni Infantino.

Le tribunal a annoncé son verdict à la veille de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF, le tournoi principal se déroulant dans le pays d’origine de Hayatou, le Cameroun.

Il a été vice-président de la FIFA en tant que meilleur officiel du football africain et son président par intérim pendant environ quatre mois après la suspension de Sepp Blatter fin 2015 jusqu’à l’élection d’Infantino.

Aujourd’hui âgé de 75 ans, Hayatou était absent du football depuis plusieurs années lorsque le comité d’éthique de la FIFA l’a interdit en août dernier après avoir enquêté sur un contrat de la CAF avec une agence sportive basée en France.

Les juges nommés par la FIFA ont déclaré que Hayatou avait enfreint les règles d’équité du code d’éthique de l’instance dirigeante en signant “un accord anticoncurrentiel” avec Lagardère Sport.

L’accord de 12 ans valait 1 milliard de dollars et donnait des droits exclusifs aux compétitions de la CAF, y compris la Coupe des Nations et la Ligue des champions d’Afrique jusqu’en 2028. Il a été annulé après le départ de Hayatou.

Le TAS a déclaré samedi que son panel de trois arbitres, qui a tenu une audience par liaison vidéo en décembre, a annulé l’interdiction et une amende de 30 000 francs suisses (33 000 dollars).

L’affaire de la FIFA n’a pas affecté la qualité de membre honoraire d’Hayatou au Comité international olympique. Il a obtenu le statut honorifique après la fin de ses 15 ans d’adhésion en 2016.

Le successeur de Hayatou à la présidence de la CAF, Ahmad Ahmad de Madagascar, a également été banni du football par le comité d’éthique de la FIFA. Sa sanction pour irrégularités financières a été levée en appel devant le TAS, mais celui-ci l’a toujours exclu de sa candidature à la réélection. Il expire à la fin de l’année.

La CAF est désormais dirigée par Patrice Motsepe, un magnat minier milliardaire sud-africain qui est devenu le plus proche allié d’Infantino dans la politique de la FIFA.