Un site de 5 600 batteries sera connecté au réseau électrique en mai 2021. Situé en Bourgogne, il stockera le courant des parcs éoliens de la région. En lissant l’offre et la demande d’électricité, il annonce un réseau plus flexible, intégrant des énergies renouvelables intermittentes.
Il n’y a pas d’énergie renouvelable performante sans la capacité de stocker l’excédent d’électricité produite par les parcs éoliens ou solaires. En fonction du climat (soleil, vent), la production locale de ces énergies peut connaître des pics occasionnels, et être trop abondante pour être transportée par des lignes à haute tension pour alimenter d’autres régions. Ensuite, l’excès d’électricité est perdu.
Un chantier en plein air en Bourgogne
En stockant ce surplus dans des bataillons de batteries et en le liquidant pour desservir d’autres régions qui ont besoin de cette électricité, le nouveau site extérieur construit par RTE en Bourgogne (voir photo ci-dessous), jouera un rôle de «tampon». tandis que les énergies renouvelables fournissent de plus en plus d’électricité au réseau.
Avec ses 5 685 batteries (270 tonnes au total) installées dans 10 conteneurs, «c’est le premier site en France à accueillir cette installation de batteries de grande envergure», explique le responsable du réseau de transport d’électricité, qui voit également les moyens pour reporter la construction de certaines lignes à haute tension.
Le site a été choisi car il est proche des parcs éoliens.
Le site de Vingeanne (Côte d’Or) a été choisi pour sa situation géographique dans une région (Bourgogne-Franche-Comté) qui produit une grande quantité d’énergie éolienne. L’énergie éolienne couvre à elle seule 8,3% de la consommation régionale, contre 5,3% au niveau national. Et d’autres parcs éoliens sont prévus, comme Fontenelle (Côte d’Or), où une quarantaine d’éoliennes produiront à terme 100 mégawatts (MW).
Toutes les batteries du site (lithium-ion NMC pour le nickel, le manganèse, le cobalt) pourront stocker jusqu’à 24 MW / heure, soit l’équivalent de la production de 5 éoliennes ou de la consommation de 10000 foyers, selon RTE.
La présence humaine sur le site ne sera pas nécessaire. Tout sera contrôlé à distance par un système appelé NAZA (New Adaptive Zone Automatons). Il s’appuiera sur des données en temps réel sur l’état du réseau pour activer automatiquement le stockage / libération de l’électricité dans les batteries, en moins d’une seconde.
La prochaine étape aura lieu le 17 novembre 2020, avec les batteries chargées. Une phase de test de 6 mois suivra, avant la mise en service prévue en mai 2021, lorsque le site sera connecté au réseau de transport d’électricité.
Le site de Bourgogne est le premier lien sur Ringo, du nom de l’expérience de stockage d’électricité que RTE va mettre en service sur son réseau (voir infographie ci-dessus).
Pour ce projet, trois sites et trois consortiums industriels différents ont été retenus: outre Vingeanne (Côte d’Or), équipé par Nidec Asi de batteries (plus logiciel de gestion), le site de Bellac (Haute-Vienne), également situé à proximité des parcs éoliens et dont la mise en service est prévue pour mars 2022, sera Saft / Schneider.
Vers la formation d’une filière de stockage d’électricité
Le troisième site, Ventavon (Hautes-Alpes), plus tourné vers l’énergie solaire, bénéficiera d’un système de stockage d’électricité original Blue Solutions / Engie Solutions / SCLE INEO, dont le démarrage est prévu en juin 2022 .
Pour RTE et ses partenaires, l’enjeu industriel est aussi celui de l’émergence d’une filière de stockage d’électricité en France avec l’objectif de plus de 50% de la valeur ajoutée de la construction et de l’installation électrique. batteries réside en France.
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