Le Parlement suisse a lancé jeudi son enquête sur la prise de contrôle orchestrée par le gouvernement de la banque assiégée Credit Suisse par son plus grand rival, UBS.

La commission d’enquête parlementaire vise à faire la lumière sur la façon dont les autorités suisses ont rapidement réussi la fusion des deux plus grandes banques du riche pays alpin au cours d’un week-end de mars.

De telles enquêtes parlementaires sont rarement convoquées.

Dans un communiqué confirmant que l’enquête était en cours, la commission a indiqué avoir dressé un premier état des lieux et présenté les quatre étapes de son enquête.

“La tâche principale est d’examiner la légalité, l’opportunité et l’efficacité de la gestion des autorités et organes compétents dans le contexte de la crise du Credit Suisse et de préparer un rapport”, a-t-il déclaré.

La commission a déclaré qu’après une phase de préparation, elle développerait le “concept d’enquête”, puis mènerait son enquête et ses auditions, avant de soumettre un rapport au parlement.

La commission a déclaré qu’elle examinerait des documents confidentiels et parfois secrets, ainsi que les années précédant l’acquisition.

“Cette obligation au secret s’applique à toutes les personnes qui participent aux séances et aussi aux auditions”, a déclaré à l’AFP la présidente de la commission, Isabelle Chassot.

La commission est soumise à des “règles très strictes” sur cette question pour “garantir le bon déroulement de l’enquête”, a-t-il ajouté.

Il est composé de 14 législateurs, sept de chaque chambre du parlement, avec tous les principaux partis représentés. Il dispose d’un budget de cinq millions de francs suisses (5,8 millions de dollars).

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Il ne s’agit que de la cinquième enquête menée par une commission parlementaire en Suisse et la première depuis 1995.

Comme UBS, le Credit Suisse faisait partie des 30 banques internationales jugées trop grandes pour faire faillite en raison de son importance dans l’architecture bancaire mondiale.

Mais l’effondrement de trois prêteurs régionaux américains en mars a fait du Credit Suisse le maillon le plus faible de la chaîne, et le cours de son action a chuté de plus de 30% le 15 mars.

Le gouvernement suisse, la banque centrale et les régulateurs financiers sont intervenus et ont forcé UBS à procéder à une acquisition de 3,25 milliards de dollars annoncée le 19 mars avant la réouverture des marchés le lendemain.

Le gouvernement craignait que le Credit Suisse ne fasse rapidement défaut et ne déclenche une crise bancaire mondiale qui aurait également ébranlé la réputation appréciée de la Suisse en tant que banque saine.

La fusion a soulevé de sérieuses inquiétudes en Suisse concernant l’emploi, la concurrence et la taille de la banque résultante par rapport à l’économie suisse.