Madame la présidente,

La France regrette que le projet de résolution présenté par la Suisse et le Brésil et soutenu par la quasi-totalité des membres du Conseil n’ait pas été approuvé, après le veto utilisé uniquement par la Fédération de Russie. Ce choix met en péril le soutien humanitaire international à la Syrie et la survie de millions de personnes, à un moment où les besoins sont au plus haut depuis 2011.

La France salue les efforts inlassables de la Suisse et du Brésil pour parvenir à un compromis.

L’aide humanitaire transfrontalière reste vitale pour des millions de Syriens. Le tremblement de terre du 6 février a tragiquement démontré l’importance de ce canal. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre alternative que de fournir une assistance à plus de 4 millions de personnes, alors que le régime syrien continue d’utiliser l’aide à des fins politiques.

Les Nations unies avaient été très claires : un renouvellement d’un an est nécessaire pour la planification des opérations humanitaires. La Fédération de Russie s’est toujours opposée à cette durée, par cynisme et manipulation politique. Le texte que vous proposez le démontre et ne prend pas en compte les besoins humanitaires en Syrie. Permettez-moi de vous rappeler que plus de 90 % de l’aide humanitaire à la Syrie est financée par l’Union européenne, ses États membres, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et le Japon. La Russie ne fournit pratiquement aucune aide humanitaire à la Syrie.

La communauté humanitaire est unanime : un renouvellement pour seulement six mois ne suffit pas. Les opérations humanitaires ont besoin de prévisibilité et de stabilité. Un renouvellement de six mois serait encore plus problématique, plongeant la Syrie dans l’incertitude en plein hiver, au moment où l’aide est la plus nécessaire.

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C’est pourquoi la France a voté contre le texte proposé par la Fédération de Russie, qui vient d’échouer lamentablement.

La France appelle maintenant tous les membres du Conseil à faire preuve d’unité et de responsabilité et à poursuivre le dialogue pour renouveler ce mécanisme vital, comme l’ont demandé le Secrétaire général lui-même, les agences humanitaires et les organisations non gouvernementales.

Vous pouvez compter sur la détermination et la mobilisation de la France pour y parvenir.

Merci.