PARIS (Reuters) – La France prévoit d’investir 100 milliards d’euros dans le transport ferroviaire d’ici 2040 dans le cadre d’une campagne gouvernementale visant à réduire l’empreinte carbone du pays, a annoncé vendredi le gouvernement.
Le plan, visant à étendre et à améliorer le réseau ferroviaire, comprend le lancement de trains de banlieue rapides similaires au système RER de Paris dans les grandes villes, a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne.
L’annonce vise à remédier aux inégalités perçues entre Paris et d’autres parties du pays en matière d’infrastructures publiques, exacerbées par les coûts énergétiques élevés qui ont rendu le transport plus cher pour des millions de voyageurs.
“Le manque d’accès au transport signifie parfois devoir renoncer à une offre d’emploi, perdre ses études, ne pas voir un être cher”, a déclaré Borne.
La France réalisera les investissements prévus en collaboration avec l’opérateur ferroviaire national SNCF, l’Union européenne et les gouvernements locaux, a-t-il déclaré.
Le président Emmanuel Macron a déclaré en novembre qu’il souhaitait que des réseaux de trains régionaux soient établis dans une dizaine de grandes villes. Il n’a pas dit à l’époque comment cela serait financé ni quand les premières mesures pour mettre en œuvre ces plans seraient prises.
L’accès à des transports abordables est un enjeu politique sensible en France. Le premier mandat de Macron a été marqué par le mouvement des gilets jaunes, qui a éclaté sur les prix du carburant et reflété la frustration dans les zones rurales.
L’Ile-de-France autour de Paris, l’une des zones les plus densément peuplées au monde, dispose déjà d’un vaste réseau ferroviaire de banlieue, le Rapid Regional Express, ou RER.
L’opérateur ferroviaire national SNCF a surpris plus tôt cette semaine en déclarant un chiffre d’affaires record de 41,35 milliards d’euros (43,73 milliards de dollars) en 2022, en hausse de 19% par rapport à 2021, et un bénéfice net de 2,4 milliards d’euros.
Jean-Pierre Farandou, directeur du groupe SNCF, a déclaré l’été dernier que les investissements dans les infrastructures ferroviaires étaient insuffisants par rapport aux systèmes ferroviaires étatiques voisins. Il a ensuite estimé qu’il en coûterait 100 milliards d’euros pour doubler l’utilisation du train en France et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
(1 $ = 0,9455 euro)
(Reportage par Dominique Vidalon; Montage par Tassilo Hummel et Frances Kerry)
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