Le Haut Conseil français pour le climat a exhorté Paris et l’UE à suivre les traces des Pays-Bas et de l’Espagne en se retirant du traité sur la charte de l’énergie, arguant que le pacte commercial international est “incompatible” avec les objectifs verts de l’Union européenne.
Le TCE est un accord international signé dans les années 1990 pour protéger les investissements dans les infrastructures énergétiques dans les anciens États soviétiques.
Mais ces dernières années, il a été utilisé par les entreprises de combustibles fossiles et d’énergies renouvelables pour poursuivre les gouvernements pour des changements réglementaires qui menacent le retour sur leurs investissements.
Le traité est maintenant remis en question pour la promotion des intérêts des combustibles fossiles, laissant les États membres de l’UE déchirés entre leurs obligations légales en vertu du TCE et leur engagement à décarboner dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Selon les conseillers français, « seul un retrait du TCE […] Elle permettrait de lever l’incompatibilité du traité avec les objectifs de décarbonation pour 2030 », sinon pour 2050.
Après l’Espagne la semaine dernière, les Pays-Bas ont confirmé mardi 19 octobre leur intention de se retirer unilatéralement du TCE, invoquant leurs obligations climatiques.
Dans ce contexte, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), organe consultatif indépendant d’experts auprès du Premier ministre, vient de rendre son avis sur le processus quadriennal de modernisation de l’ECT, qui s’est terminé en juin.
Investissements dans les combustibles fossiles
La Commission européenne, qui a négocié au nom des 27 États membres de l’UE, a défendu l’amendement proposé au TCE, affirmant qu’il mettrait fin à la protection des nouveaux investissements dans les combustibles fossiles à partir du 15 août 2023 et introduirait une période de suppression progressive de 10 ans pour les énergies existantes. infrastructures fossiles.
Mais les conditions et les exceptions rendent le programme de décarbonisation de l’UE “incompatible” avec les objectifs du traité, affirme le HCC.
“Dans aucun des scénarios possibles […] Les parties signataires pourront-elles s’engager sur une trajectoire de décarbonation de leurs secteurs énergétiques d’ici 2030 qui réponde à l’ambition de l’Accord de Paris ?
D’abord parce que les investissements existants continueraient à être protégés pendant dix ans, alors que la neutralité carbone en 2050 nécessite la décarbonation du secteur de l’énergie à partir de 2035.
Et deuxièmement, par une «clause de temporisation», qui, dans la version actuelle du traité, protège les investissements existants et futurs dans les combustibles fossiles jusqu’en 2043 si l’une des parties au traité se retire.
Européens en armes
Plusieurs pays se sont déjà retirés du traité. Après l’Italie en 2016, l’Australie s’est retirée en décembre dernier.
En mai, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et l’Espagne ont émis des doutes sur la capacité de l’UE à harmoniser le traité avec l’accord de Paris, appelant la Commission européenne à se préparer à « des scénarios de sortie possibles en temps opportun »”.
« Le mandat de la Commission européenne était d’aligner le TCE sur l’Accord de Paris sur le climat. Malgré les nombreuses modernisations en cours de négociation, nous ne pensons pas que le TCE soit suffisamment aligné sur l’accord de Paris », a déclaré mardi le ministre néerlandais de l’énergie, Rob Jetten, devant le parlement néerlandais.
Un porte-parole du gouvernement néerlandais, confirmant le retrait, a appelé “l’ensemble de l’UE” à faire de même, tout comme l’eurodéputée française Marie-Pierre Vedrenne, qui fait partie du même parti que le président français Emmanuel Macron au Parlement européen. .
« Les Pays-Bas ont raison. Travaillons à une sortie coordonnée du traité sur la Charte de l’énergie », a déclaré Vedrenne, qui est vice-président de la commission du commerce du Parlement européen.
Pour les Etats qui souhaitent maintenir le traité en vigueur, le HCC recommande au moins de “neutraliser” la “sunset clause” en organisant un retrait coordonné, Vedrenne discuté sur Twitter.
[Edited by Alice Taylor and Frédéric Simon]
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