Avec la crise liée au Covid-19, les foncières cotées à Paris souffrent, comme en témoigne leur baisse des marchés. La capitalisation boursière des 24 sociétés d’investissement immobilier (SIIC) cotées en bourse à Paris a chuté de près de moitié entre fin 2019, année de boum, où elle atteignait 78 milliards d’euros, et fin septembre 2020, autrefois réduite à moins de 42 milliards d’euros. L’indice SIIC France, calculé par l’Institut de l’Immobilier et de l’Epargne Foncière, a chuté de 45% sur la même période. La désertion est européenne, puisqu’elle s’observe également dans les Real Estate Investment Trusts (REIT) britanniques, allemands ou néerlandais, et elle a été déclenchée à la mi-mars, lors de la fermeture, qui a provoqué la fermeture de magasins et la fermeture du activité économique, plus ou moins prononcée selon les secteurs.

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Les SIIC qui souffrent le plus sont celles investies dans les centres commerciaux, en particulier le premier, Unibail-Rodamco-Westfield (URW), qui n’avait pas attendu le verrouillage pour montrer des signes de faiblesse. La grande acquisition, le 11 décembre 2017, de l’Australian Westfield, propriétaire de centres commerciaux aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, valorisée à 29 milliards d’euros, avait déjà porté atteinte à la solidité financière du groupe et sérieusement érodé sa capitalisation: la part, de 224,10 euros le 11 décembre 2017, s’est terminé, le 31 décembre 2019, à 125,10 euros, avant, à la mi-mars, de s’effondrer à 31,50 euros, sans retrouver sa vigueur. depuis.

Une stratégie controversée

C’est une offensive de Léon Bressler, fondateur d’Unibail, qu’il a dirigé pendant quatorze ans jusqu’en 2006, a été lancé le jeudi 15 octobre au matin, ce qui, dans la journée, a déjà fait rebondir l’action de 14%. Allié à Xavier Niel (actionnaire majoritaire d’Iliad, maison mère de Free, et actionnaire personnel du groupe Le monde), M. Bressler entend s’opposer à l’augmentation de capital que la direction d’URW envisage de demander lors d’une assemblée générale extraordinaire prévue le 10 novembre.

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L’ancien PDG conteste la stratégie du dirigeant actuel Christophe Cuvillier, notamment le coûteux rachat de Westfield, qu’il critique férocement: “C’est une mauvaise opération, au mauvais moment et au mauvais prix”, a déclaré, notant au passage que les directeurs ont obtenu une augmentation de 45% après cette “Acquisition désastreuse”. Bressler, devenu directeur du fonds d’investissement londonien Aermont Capital et dont l’initiative envers URW est “constructif”, propose de commercialiser les centres commerciaux américains et britanniques: “Il n’y a aucune raison impérieuse d’investir sur ces marchés avec une surabondance d’espace de vente au détail”, Il analyse. Pour cette raison, il souhaite réorienter l’URW en Europe continentale et revendique trois postes consultatifs au conseil suivant: pour lui, pour Xavier Niel et pour l’espagnol Susana Gallardo.

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