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Pékin (AFP)
La Chine a lancé jeudi le premier module de sa station spatiale, une étape importante dans l’ambitieux plan de Pékin visant à établir une présence humaine permanente dans l’espace.
Des milliards de dollars ont été investis dans l’exploration spatiale alors que la Chine cherche à refléter sa stature mondiale croissante et sa puissance technologique croissante, sur les traces des États-Unis, de la Russie et de l’Europe.
Le module principal de Tianhe, qui abrite des équipements de survie et un espace de vie pour les astronautes, a été lancé jeudi à partir de Wenchang, dans la province chinoise de Hainan, sur une fusée Long-March 5B, a montré la télévision d’État.
La station spatiale Tiangong, dont le nom signifie «Palais céleste», devrait être opérationnelle en 2022 après environ 11 missions pour livrer plus de modules et les assembler en orbite.
Des images en direct de la chaîne de télévision publique CCTV ont montré des employés du programme spatial applaudissant alors que la fusée filait dans l’atmosphère avec des flammes gonflées du site de lancement.
“Un palais dans le ciel ne sera plus seulement un fantasme romantique des anciens”, a déclaré l’animateur de télévision.
La station entière sera similaire à la station soviétique “Mir” qui a tourné autour de la Terre des années 1980 à 2001.
La station spatiale chinoise devrait rester en orbite basse entre 400 et 450 kilomètres au-dessus de la Terre pendant une durée de vie d’environ 15 ans.
La station entière, pesant un peu plus de 90 tonnes, fera environ un quart de la taille de la Station spatiale internationale.
La station aura deux autres modules d’étude scientifique et sera équipée de panneaux solaires, ainsi que d’équipements expérimentaux comprenant un appareil d’expérimentation atomique ultra-froid, selon la China Astronautical Society.
La Chine a lancé le laboratoire Tiangong-1, son premier module prototype destiné à jeter les bases de la station habitée en permanence, en septembre 2011.
Le laboratoire s’est désintégré lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre en 2018, deux ans après avoir cessé ses activités.
Un deuxième laboratoire, Tiangong-2, est entré en orbite en 2016.
– Ambitions spatiales –
La Station spatiale internationale, une collaboration entre les États-Unis, la Russie, le Canada, l’Europe et le Japon, sera retirée après 2024, bien que la NASA ait déclaré qu’elle pourrait continuer à fonctionner au-delà de 2028.
Avec le retrait de l’ISS, qui a accueilli son premier équipage en 2000, le chinois Tiangong pourrait devenir la seule station spatiale en orbite terrestre.
Pékin n’a pas prévu d’utiliser sa station spatiale pour une coopération internationale comme l’ISS, mais les autorités spatiales chinoises ont déclaré qu’elles étaient ouvertes à une collaboration étrangère, même si la portée de cette coopération n’est toujours pas claire.
L’Agence spatiale européenne a envoyé des astronautes en Chine pour s’entraîner afin d’être prêts à travailler à l’intérieur de la station spatiale chinoise une fois qu’elle sera lancée.
La Chine a également déclaré en mars qu’elle prévoyait de construire une station spatiale lunaire séparée avec la Russie.
L’installation, prévue pour la surface ou l’orbite de la lune, abriterait des installations de recherche expérimentale et serait le plus grand projet de coopération spatiale internationale de Pékin à ce jour.
Le pays a parcouru un long chemin depuis son premier satellite en 1970.
Il a mis le premier «taïkonaute» chinois dans l’espace en 2003 et a fait atterrir le robot Chang’e-4 de l’autre côté de la Lune en 2019, une première historique.
Le programme spatial chinois a envoyé une sonde sur l’orbite de Mars plus tôt cette année.
La sonde à roues devrait atterrir à la surface de Mars à la mi-mai.
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© 2021 AFP
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