Pour la quatrième fois en deux ans, de nouvelles élections seront organisées après l’impossible union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz dans le même gouvernement.
Le parlement israélien il a été dissous mercredi à minuit, ce qui a conduit à la convocation de nouvelles élections, les quatrièmes en deux ans, qui consacrent l’impossible union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz dans le même gouvernement.
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Mercredi, dans la première seconde de la date limite d’approbation du budget de l’Etat, le Parlement a été dissous faute d’accord sur le budget au sein du gouvernement. “Union et urgence” formé en avril par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ancien rival Benny Gantz. Après trois élections en tête-à-tête, Benjamin Netanyahu et Benny Gantz avaient provisoirement enterré la hache au printemps pour mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire d’Israël, s’alliant dans le même gouvernement. L’accord, qui visait à rassembler les principales forces politiques du pays face à la pandémie de Covid-19, prévoyait notamment une rotation pour le poste de Premier ministre et l’adoption d’un budget unique pour les années 2020 et 2021.
Mais pour matérialiser cette rotation et permettre à Benny Gantz de prendre la tête du gouvernement l’année prochaine, les députés devaient d’abord s’entendre sur le budget, une mesure qu’ils n’ont finalement jamais franchie. La saga budgétaire, considérée par la presse locale comme révélatrice des tensions entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz, traîne depuis des mois avec une date limite du 23 décembre.
Waterloo du général Gantz
Si à cette date aucun compromis n’était trouvé, la Knesset (Parlement) se dissolvait et les Israéliens étaient rappelés aux urnes. Pour éviter ce scénario, le centriste de Benny Gantz Kahol Lavan (bleu-blanc, couleurs du drapeau israélien) avait proposé un compromis de dernière minute: voter sur deux budgets distincts, l’un fin décembre et l’autre début janvier. Mais mardi, les parlementaires ont rejeté, par 49 voix contre 47, ce compromis, ne laissant aucun doute sur le sort du gouvernement. La presse israélienne a écrasé mardi Benny Gantz, un ancien chef de la puissante armée, qui n’a pas réussi à faire adopter ses réformes de la justice, à ne pas devenir Premier ministre ou simplement à garder intact son propre bagage politique.
En concluant un accord avec le Likud au printemps, Benny Gantz avait déjà vu son parti se scinder, la moitié des députés refusant de rejoindre un gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu, accusé de détournement de fonds, d’abus de confiance et de corruption dans plusieurs cas. Et ces derniers mois, le parti de Gantz a vu ses partisans fondre comme neige au soleil. En premier lieu aux élections de septembre 2019, sa formation aujourd’hui ne serait que la sixième, voire la septième, selon les derniers baromètres. “Le moment est peut-être venu pour lui de dire simplement: j’ai essayé, j’ai voulu, j’ai échoué, je me retire”, a estimé mardi le Yediot Aharonot, le titre le plus vendu de la presse hébraïque.
Si le général Gantz a perdu cette bataille politique, Benjamin Netanyahu n’en est pas sorti indemne ces derniers mois, compte tenu de la dispersion de ses troupes alors qu’il approche de son apparition, début 2021, dans son procès pour corruption, le premier l’histoire d’Israël pour un chef de gouvernement en fonction. Son ancien ministre Gideon Saar a annoncé ce mois-ci la création de sa propre formation, Tikva Hadasha (New Hope, ndlr), ouvertement à droite, et déjà créditée de la deuxième place selon de récents sondages. Le Likud reste pour l’instant en tête des intentions de vote, mais l’émergence de ce nouveau parti et la montée en puissance de la formation de droite radicale Yamina d’un autre ancien ministre, Naftali Bennett, grignotent les votes de Benyamin Netanyahu qui pourraient prendre fin après ce énième vote sans assez de partenaires pour rester au pouvoir.
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