Huang Xia, envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, s’est entretenu avec Fred Oluoch de l’état de la coopération des pays membres dans le traitement des problèmes régionaux.
Quel est l’état de la sécurité dans la région depuis votre dernier rapport au Conseil de sécurité de l’ONU ?
La situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs reste fragile. Au cours des six derniers mois, nous avons assisté à une augmentation de l’activité des groupes armés, en particulier dans l’est de la République démocratique du Congo.
Des éléments du Mouvement du 23 mars (M23) ont lancé une série d’attaques dans la province du Nord-Kivu, tandis que les Forces démocratiques alliées (ADF) et la soi-disant Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) continuent de faire peser de sérieuses menaces. Des attaques contre des civils et des agents de l’État ont également été enregistrées au Burundi et en Ouganda.
En réponse, les pays ont considérablement intensifié leur coopération en matière de sécurité. Au niveau bilatéral, les armées nationales de la RDC et de l’Ouganda ont lancé en novembre dernier des opérations militaires conjointes contre les ADF dans l’est de la RDC, qui se poursuivent toujours.
Au niveau multilatéral, l’année dernière, cinq pays – le Burundi, la République démocratique du Congo, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda – ont créé le Groupe de contact et de coordination sur les mesures non militaires pour compléter les efforts militaires.
Il y a quelques semaines à peine, le 21 avril, le Burundi, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda ont convenu à Nairobi de déployer une force régionale dans l’est de la République démocratique du Congo pour affronter les groupes armés qui ne tiennent pas compte leur appel à participer au dialogue politique dans le cas des groupes armés locaux, et à désarmer et à retourner sans condition et immédiatement dans leur pays d’origine, dans le cas des groupes armés étrangers.
Nous avons vu de nombreux efforts de la part des dirigeants de la République démocratique du Congo, de l’Ouganda et du Rwanda pour mettre leurs différends passés derrière eux. Comment cela a-t-il amélioré la situation sécuritaire?
En effet, il existe une tendance positive caractérisée par une ouverture diplomatique et un dialogue accrus. L’opération militaire conjointe de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda témoigne du renforcement des liens bilatéraux.
Le Rwanda et l’Ouganda ont également franchi des étapes importantes vers la normalisation des relations, notamment à travers la réouverture du poste frontière de Gatuna/Katuna en mars et la rencontre entre les présidents des deux pays en Ouganda fin avril.
Quel est l’état actuel de la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région ?
Les 13 pays signataires, dont sept chefs d’État de la région, se sont réunis à Kinshasa le 24 février pour évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements depuis leur dernière réunion en Ouganda le 8 octobre 2018.
Bien que des défis subsistent, nous avons constaté des progrès significatifs en termes de coopération politique, économique et de sécurité.
Lors du sommet, les chefs d’État ont décidé de poursuivre le dialogue et de résoudre les tensions par les voies politiques et diplomatiques et de mettre en œuvre rapidement les accords bilatéraux récemment conclus.
Ils ont également décidé de mutualiser davantage les efforts pour relever les défis humanitaires et économiques actuels, notamment par le biais d’initiatives transfrontalières plus intégrées.
Malgré les efforts de son bureau, l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs se poursuit et celle-ci est utilisée pour financer des milices. Quelle est votre nouvelle orientation ?
La question de l’exploitation illégale des ressources naturelles est au cœur de mon mandat.
Mon bureau, avec le Secrétariat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), a co-organisé en septembre 2021 un atelier de haut niveau sur les ressources naturelles, qui s’est conclu avec succès avec des acteurs régionaux clés acceptant de réduire le financement des groupes armés. et les réseaux criminels profitant de l’exploitation et du commerce illégaux des ressources naturelles.
Des actions collectives visant à renouveler l’engagement politique des États membres de la CIRGL et à transformer le commerce et la gestion responsable des minerais en un vecteur clé pour renforcer la confiance et la prospérité partagée entre les pays des Grands Lacs ont été recommandées.
Comment comptez-vous poursuivre vos efforts pour préserver les acquis de Women’s Peace and Security (WPS) dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19 ?
La Stratégie des Nations Unies pour la région des Grands Lacs fournit des orientations à la famille des Nations Unies dans son ensemble dans nos efforts collectifs pour faire avancer le programme MPS et reconnaît l’effet disproportionné que la pandémie a eu sur les femmes et les filles.
Le Conseil consultatif pour les femmes, la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, que je préside, est utilisé pour promouvoir diverses activités visant à soutenir directement les femmes et les filles dans la lutte contre l’impact du COVID-19. 19.
Le conseil consultatif se concentre sur le soutien : à la promotion d’une participation significative des femmes à la prévention des conflits, à la médiation et à la consolidation de la paix, notamment en encourageant les dirigeants de la région à ouvrir des espaces politiques aux femmes ; renforcer les compétences en leadership; la mise en place d’un réseau de femmes leaders communautaires et médiatrices ; et soutenir les initiatives visant à cultiver une culture de paix et de tolérance.
Nous favorisons également l’avancement des compétences des femmes en leadership d’entreprise.
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BIOGRAPHIE
Née: 1962
Œuvres:
1987 : Fonctionnaire au Ministère des Affaires étrangères, Chine.
1990 : Attaché à l’Ambassade de Chine au Gabon.
2002 : Conseiller à l’Ambassade de Chine en France.
2009 : Ambassadeur de Chine au Niger.
2012 : Ambassadeur de Chine au Sénégal.
2015 : Ambassadeur de Chine en République du Congo.
2019 : Envoyé spécial des Nations Unies pour les Grands Lacs.
M. Xia a également été vice-maire de Jiamusi, province du Heilongjiang en Chine.
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