Si l’épidémie commence à s’affaiblir en France, la situation des bars et restaurants reste compliquée, d’autant plus que leur réouverture ne devrait pas avoir lieu avant janvier. Les professionnels de l’industrie, étouffés par leurs coûts fixes, craignent une catastrophe économique.

Combien de temps l’industrie de la restauration peut-elle durer? Selon les informations de Point, il est peu probable que les bars et restaurants rouvrent avant le 15 janvier au mieux et au pire février. Si Bercy n’a pas confirmé cette information, le ministère n’a pas rassuré l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), principal syndicat de la profession, après une rencontre avec Bruno Le Maire.

Il n’a pas donné de date précise. En revanche, le ministre de l’Economie a laissé entendre que le mois de décembre avait mal débuté », résume l’UMIH à BFMTV.

Une nouvelle réunion est prévue jeudi ou vendredi avec les syndicats, mais Bercy n’a manifestement aucun contrôle sur la question de la santé. Invité jeudi dernier, à quelques heures du conseil de défense, Bruno Le Maire a assuré qu’alors aucun arbitrage sur l’affaire n’avait été effectué. En fait, le premier ministre était clairement en faveur du principe de précaution.

Et les terrasses bondées d’octobre ont probablement fini de convaincre le gouvernement de garder les bars et les restaurants fermés. “Ce sont des lieux de forte pollution”, a répété Olivier Véran ce mardi matin sur BFMTV.

“On verra pour début janvier, on va donner de la visibilité aux acteurs économiques”, promet le ministre de la Solidarité et de la Santé.

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“Sur le point de faire sauter la boîte”

La visibilité, c’est justement ce que manquent les restaurateurs qui ont fermé lors du premier accouchement, souvent en raison de sorties de vacances, puis des couvre-feux avant de refermer.

Dans ce secteur ils sont au bout, il y a des gens qui s’apprêtent à faire sauter la boîte, ils ne peuvent plus la tenir, s’est alarmé ce mardi Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants français. demain chez BFM Business. Le gouvernement a mis 20 milliards de dollars, ce qui n’est rien, mais nous sommes épuisés depuis deux ans avec les gilets jaunes, les grèves et maintenant le Covid, c’est beaucoup pour les micro-entreprises ».

Le gouvernement a lancé une série de subventions pour soutenir les restaurateurs, à commencer par l’introduction de la grève partielle. En réalité, si les indemnités sont couvertes à 100% par l’Etat dans ce secteur, au moins jusqu’à la fin de l’année, la question des congés payés alerte les professionnels puisque les salariés continuent de les stocker en raison du chômage partiel.

Selon le parisienIl s’agit d’une facture de 150 millions d’euros que les restaurateurs doivent payer (en remplacement ou en retour) lors de la réouverture. Sur cette question spécifique, les employeurs travaillent sur plusieurs solutions: étaler la licence sur plusieurs années ou intégrer le congé payé dans le soutien de l’Etat à l’activité partielle. Mais la première idée est rejetée par les syndicats et la seconde par le gouvernement.

Pendant ce temps, les restaurateurs doivent faire face à des coûts fixes, tels que le paiement de l’équipement, qui sont souvent achetés par crédit-bail (location à long terme) avec des mensualités payées chaque mois. Là encore, l’État promet jusqu’à 10 000 euros par mois de compensation pour les entreprises de moins de 50 salariés qui ont perdu plus de 50% de leur chiffre d’affaires en novembre.

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«Pour beaucoup, cela ne suffit pas», prévient Franck Trouet, porte-parole de GNI, le deuxième syndicat de la restauration. En 2017, le chiffre d’affaires mensuel moyen d’un restaurant était de 17000 euros.

Et en plus des coûts fixes, des prêts déjà engagés qui doivent commencer à être amortis, des stocks également accumulés au début du reconditionnement, ce qui pèse encore sur la trésorerie. Surtout, les restaurants qui emploient plus de 50 salariés (en particulier les restaurants gastronomiques) sont exclus de l’aide, faisant craindre un préjudice social en cas de faillite.

“Visibilité”

Par conséquent, le RNB exige que le fonds de solidarité soit porté à 15% du chiffre d’affaires au lieu de 10 000 euros. Assez pour durer encore quelques semaines. Autre proposition: rendre rétroactivement le crédit d’impôt pour les propriétaires qui ont accepté des baisses de loyer dans les premiers mois de lock-out au printemps dernier, pour alléger les finances des restaurateurs.

Car les lumières sont devenues d’un rouge profond: selon une étude réalisée début novembre par l’ensemble des syndicats, deux restaurants sur trois craignent désormais la faillite. D’autant que le gouvernement est vague sur la date de réouverture.

On ne veut pas de petits deals », hurle Franck Trouet, qui attend avant tout« de la visibilité », quitte à se faire passer en janvier.

La balle est dans le camp du gouvernement.

Thomas Leroy Journaliste d’affaires BFM