PARIS – La France espère obtenir plus de 350 millions de dollars d’aide humanitaire pour la population libanaise frappée par la crise lors d’une conférence des donateurs qu’elle co-organise avec les Nations Unies mercredi, qui marque l’année anniversaire de l’explosion meurtrière dans le port de Beyrouth La pression internationale monte pour que les partis rebelles libanais s’unissent et fassent pression pour des réformes.

Environ 40 représentants d’institutions internationales et de chefs d’État étaient attendus à cette vidéoconférence, dont le président américain Joe Biden et le roi Abdallah de Jordanie.

DOSSIER – Le président français Emmanuel Macron assiste à une téléconférence des donateurs avec d’autres dirigeants mondiaux sur la situation au Liban après l’explosion de Beyrouth, au fort de Brégançon à Bormes-les-Mimosas, France, le 9 août 2020.

Il s’agit du troisième rassemblement international que Paris a accueilli l’année dernière pour soutenir les Libanais ordinaires, qui luttent contre l’aggravation de la pauvreté et la montée en flèche de l’inflation et du chômage. La Banque mondiale classe la crise politique et financière au Liban depuis 2019 comme la pire au monde depuis le milieu du XIXe siècle.

Les pourparlers virtuels de mercredi, organisés conjointement par l’ONU, interviennent exactement un an après l’explosion massive d’engrais stockés dans le port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts, des milliers de blessés et dévasté une grande partie de la capitale.

La frustration internationale grandit à propos des partis politiques contestés au Liban. Le nouveau Premier ministre libanais désigné, l’homme d’affaires milliardaire Najib Mikati, a déclaré qu’il ne pouvait pas former un nouveau gouvernement avant l’anniversaire de l’explosion. Son prédécesseur, Saad Hariri, a abandonné les efforts en ce sens.

DOSSIER – Le Premier ministre libanais désigné Najib Mikati s’adresse aux journalistes après sa rencontre avec le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda, à l’est de Beyrouth, au Liban, le 26 juillet 2021.

Hasni Abidi, professeur de relations internationales à l’Université de Genève, a déclaré que la France et les autres pays donateurs ne peuvent pas investir au Liban de manière durable tant qu’il n’y a pas un gouvernement prêt à entreprendre de véritables réformes exigées par la communauté internationale.

Apparemment pour accroître la pression sur les partis libanais, l’Union européenne a annoncé qu’elle avait adopté un cadre juridique pour sanctionner les individus et entités considérés comme sapant l’état de droit et la démocratie du pays.

Avant l’annonce du cadre de l’UE, une porte-parole de l’Union européenne a déclaré qu’il était trop tôt pour parler des détails en termes de sanctions.

La France, ancienne puissance coloniale, a joué un rôle de premier plan dans la mobilisation du soutien international aux Libanais en difficulté et dans le renforcement des politiciens du pays.

DOSSIER – Le président français Emmanuel Macron, au centre, visite le site de l’explosion dévasté dans le port de Beyrouth, au Liban, le 6 août 2020.

Le président français Emmanuel Macron a été le premier dirigeant étranger à se rendre à Beyrouth après l’explosion de 2020. Quelques jours plus tard, il a tenu une première conférence internationale de financement et une autre, en juin dernier, pour soutenir l’armée libanaise, qui connaît des difficultés financières.

Certains critiques suggèrent que la France a peu à montrer pour ses efforts jusqu’à présent et aurait dû imposer des sanctions sévères contre l’élite politique libanaise dès le départ. D’autres disent qu’il est de la responsabilité des politiciens libanais d’agir. Sinon, disent-ils, la communauté internationale ne peut pas faire grand-chose.

Sources : AFP, Reuters, Al Jazeera, The New York Times, AP, webinaire de l’école de commerce française ESSEC.

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