Dans le hall du tribunal de commerce d’Evry-Courcouronnes (Essonne), Stéphanie, 33 ans, directrice adjointe du restaurant d’Orléans (Loiret), est impatiente. Alors que l’avenir de Courtepaille se joue à quelques mètres de là, ce lundi 14 septembre, dans la salle d’audience où les trois candidats à l’OPA détaillent à leur tour leur offre, cette déléguée syndicale de la CGT est là pour la soutenir. favori. «Du point de vue social, la proposition Buffalo Grill est la plus intéressante», assure-t-il, chiffres à l’appui: «sur les 187 restaurants en succursale, ils prendraient 145 plus huit établissements qui seraient cédés à des franchisés. Contre 140 et 131 pour les deux autres », dit-il, alors que les trois proposent également de conserver les 92 restaurants franchisés.
Placé en suspension de paiement fin juillet, Courtepaille a subi le plus gros de la crise sanitaire du Covid-19, avec une facturation en baisse au cours de l’année. Quatre acheteurs ont déposé une offre le 24 août: Buffalo Grill, d’où le groupe Bertrand (Burger King, Hippopotamus…), le fonds d’investissement Butler Capital et Naxicap, qui s’est depuis retiré. «Évidemment, nous aurions préféré un projet de reprise totale des activités», déplore Pascal Zoublir, délégué central de la CGT, également présent au tribunal. “Mais avec Buffalo Grill, on limite la casse”, ajoute-t-il, tandis que Jocelyn Olive, directeur général du chef de la restauration à table, parie, au Parisien – Aujourd’hui en France, sur “Préserver 85% des emplois” . “Sans compter que leurs propositions de reclassement sont également plus intéressantes et précises”, précise le syndicaliste.
“J’ai peur que nous revivions bientôt la même histoire”
Cependant, l’offre de Buffalo Grill ne fait pas l’unanimité. D’autant que le groupe Bertrand a revu à la hausse, passant d’une proposition de 127 à 140 restaurants en succursales acquises (en plus des 92 franchisés). «Personnellement, j’ai tendance à favoriser Olivier Bertrand. Il a plus d’expérience en restructuration d’entreprise et une meilleure solidité financière. C’est plus rassurant sur le long terme », fait valoir Yan Dubaele, adjoint de direction du restaurant du Stade de France (Seine-Saint-Denis) et délégué central de la CFTC. «Sur le papier, l’offre de Buffalo semble plus intéressante. Mais n’oublions pas qu’ils appartiennent à un fonds d’investissement anglais. Ils veulent également consacrer 35% de la flotte à des franchisés d’ici deux ans et relocaliser le siège social. J’ai peur que nous revivions bientôt la même histoire », ajoute-t-il.
Selon Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de la fédération des services – CFDT, l’offre du groupe Bertrand serait également «soutenue par des représentants du personnel»: «C’est un groupe français aux épaules solides qui propose d’acheter une entreprise française et qui a plutôt une culture du dialogue social. Donc, pour nous, il n’y a pas trop d’hésitation », dit-il.
Le nom du futur acheteur ne devrait être connu que dans dix jours, a priori le 25 septembre. Et les employés ont hâte. «Ce climat d’incertitude pèse sur nous. D’autant que beaucoup d’entre nous sont encore partiellement actifs, avec une perte de revenus donc, parce que certains restaurants sont toujours fermés ou inactifs, soupire Laëtitia, hôtesse du restaurant de Villiers-en-Bière (Seine-et- Marne) et élue CGT. Nous avons hâte que cela se termine, pour enfin le découvrir. “
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