Le plan de relance et après? Si l’examen du projet de loi de finances 2021 (PLF), qui porte ces mesures, devait débuter le lundi 12 octobre en session de l’Assemblée nationale, l’aggravation de la crise sanitaire et ses conséquences pour les plus modestes relancent le débat sur la nécessité de nouveaux mécanismes sociaux. Pour en savoir plus sur la façon dont les Français ont consommé et épargné depuis le lock-out en fonction de leur niveau de richesse, le Conseil d’analyse économique (CAE), un groupe d’experts attaché à Matignon, publierait lundi une étude détaillée qui Le monde pourrait consulter.

Sa conclusion est claire: les 20% des ménages les plus riches ont représenté 70% de la croissance de la richesse financière accumulée entre mars et août 2020. Au contraire, les 20% les plus bas des Français, non seulement n’ont pas pu épargner plus que d’habitude, et n’a donc pas participé à la constitution de la ” des chaussettes en laine “ Les économistes et les pouvoirs publics les ont souvent mentionnés depuis le printemps, mais là encore, ils se sont généralement endettés au cours de la même période. «Les inégalités de revenus se voient directement dans le fait que les deux premiers déciles n’ont rien épargné et n’ont pas de coussin en cas de choc. », souligne Philippe Martin, vice-président du CAE.

Immersion “immédiate et très brutale”

“En moyenne, les pouvoirs publics ont assez bien conservé leurs revenus [grâce notamment au chômage partiel], mais il existe une énorme hétérogénéité entre les personnes en bas et en haut de la distribution des revenus, tant en termes d’évolution des revenus que d’épargne qu’ils ont pu accumuler pendant le blocus, ajoute Camille Landais, professeur à la London School of Economics, membre du CAE et co-auteur de l’étude. Maintenant, la question sera: comment soutenons-nous les revenus des personnes les plus touchées par la crise? “

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Après la suppression de l’ISF, les revenus des 0,1% les plus riches sont montés en flèche en France.
READ  La FIFA exclut l'ancien président suppléant Issa Hayatou pour un an

Pour atteindre ces résultats, les économistes ont travaillé avec du matériel encore inexploité. En association avec le Groupement des Cartes Bancaires CB et le Crédit Mutuel-Alliance Fédérale, seule banque à avoir accepté de participer à l’exercice, ils ont analysé les coordonnées bancaires d’environ 300 000 clients, dans le respect de l’anonymat absolu. Grâce aux informations relatives aux paiements par carte bancaire, aux soldes des comptes courants, des comptes d’épargne (PEL, carnets, etc.), aux assurances vie ou aux comptes titres de ces clients, ils ont pu suivre avec précision le comportement de consommation et épargne des Français. Cependant, avec une mise en garde: ces données ne tiennent pas compte des virements bancaires ni des prélèvements automatiques. En revanche, rien n’empêche les clients d’avoir un ou plusieurs comptes dans un autre établissement.

Vous avez 63,76% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.