Dimanche 30 août à Minsk.

Malgré toutes les tentatives faites pour l’étouffer, la colère du peuple biélorusse contre son président Alexandre Loukachenko ne diminue pas, semaine après semaine. Des dizaines de milliers de manifestants qui ont dénoncé sa réélection comme frauduleuse sont descendus dans les rues de Minsk le 30 août pour le troisième dimanche consécutif, selon les estimations de l’Agence France-Presse (AFP) et des médias locaux.

Malgré la présence massive de forces anti-émeute, notamment de véhicules suréquipés, qui a empêché plusieurs processions d’opposants de se joindre, le centre-ville de la capitale était à nouveau bondé de monde, notamment de la place d’Octobre à celle de L’indépendance, après les monstrueuses manifestations des 16 et 23 août.

Les manifestants portaient des drapeaux de l’opposition rouge et blanc et scandaient des slogans tels que «Loukachenko dans un fourgon cellulaire» ou Paris! ». La police anti-émeute a arrêté des dizaines de manifestants.

Loukachenko, 66 ans, dont 26 à la tête de la Biélorussie, fait face à des manifestations quotidiennes depuis l’élection présidentielle controversée du 9 août, qu’il dit avoir remportée avec 80% des voix tandis que ses détracteurs dénonçaient la fraude.

Les 16 et 23 août, l’opposition a réussi l’exploit d’amener près de 100 000 personnes dans les rues de Minsk malgré les pressions et les menaces des autorités, les deux plus grandes manifestations de l’histoire du pays.

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Alors que divers groupes allant de plusieurs centaines à plusieurs milliers de manifestants convergeaient dimanche dans le centre de Minsk, la police anti-émeute a tenté de les arrêter. Présent en grand nombre et doté de véhicules géants et de portes, il traversait la place de l’Indépendance et d’autres lieux du centre de Minsk, aux côtés de soldats masqués et armés, sans signes distinctifs, selon un journaliste de l’AFP.

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Dimanche 30 août à Minsk.

Pression sur les journalistes

La veille, les autorités biélorusses se sont retirées sans explication. leurs accréditations auprès de divers journalistes travaillant pour des médias étrangers tels que l’AFP, l’AP, la BBC et Radio Liberty. Cette décision a été dénoncée par ces éditeurs, par l’Allemagne et les États-Unis.

Depuis “Mesures arbitraires” et “contraires à la liberté de la presse”, condamné dimanche par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. «L’urgence au Bélarus est l’instauration d’un dialogue national inclusif. Les mesures répressives contre les journalistes ne peuvent pas aider »il ajouta.

La figure principale de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituaniedit voir “Un nouveau signe que le régime est moralement en faillite et tente de s’accrocher au pouvoir uniquement par peur et intimidation”. Depuis le début du mouvement de protestation, les journalistes biélorusses et étrangers ont été soumis à des pressions et de brèves arrestations, les autorités ont bloqué l’accès aux médias indépendants et d’opposition et le réseau Internet a subi des fermetures intermittentes.

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Sanctions européennes à venir

Les résultats des élections présidentielles ont été rejetés par l’Union européenne, qui prépare des sanctions contre de hauts responsables du gouvernement bélarussien et a exhorté Alexandre Loukachenko à dialoguer avec l’opposition.

M. Loukachenko, pour sa part, a refusé de faire des concessions et a dénoncé un complot occidental visant à le faire tomber. Vendredi, il a de nouveau accusé l’Occident de vouloir le renverser pour affaiblir la Russie. Jusqu’à présent, il a eu le soutien prudent de son allié le plus proche, le président russe Vladimir Poutine, qui s’est dit prêt à intervenir chez son voisin si les manifestations dégénéraient, tout en appelant les autorités et l’opposition à négocier.

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Les deux ont parlé au téléphone dimanche et Poutine a félicité Loukachenko pour son 66moi anniversaire et prometteur “Renforcer l’alliance russo-biélorusse et développer la coopération dans tous les domaines”, selon une déclaration du Kremlin.

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Rencontres quotidiennes

Les ” Conseil “ l’opposition est traitée par “Attaque contre la sécurité nationale” et deux de ses membres ont été condamnés à de courtes peines de prison dans d’autres cas. Plusieurs autres membres ont été convoqués par les chercheurs, dont la lauréate du prix Nobel de littérature Svetlana Alexievich.

Le samedi 29 août, un millier de femmes ont défilé dans la capitale pour réclamer de nouvelles élections en Biélorussie et dénoncer la répression policière.

Dans la capitale, Minsk, et dans d’autres villes du pays, il y a eu des manifestations quotidiennes depuis le 9 août malgré la répression. Samedi encore, un millier de femmes ont défilé dans la capitale pour réclamer de nouvelles élections et la poursuite des responsables de l’application des lois accusés de violence et de torture. “J’ai peur, mais je suis venu, pour la liberté et pour que nous ayons un État de droit”, L’une des manifestantes, Elena, 32 ans, a déclaré à l’AFP.

Environ 400 athlètes biélorusses ont également appelé publiquement à l’organisation de nouvelles élections dimanche. Les premières manifestations en Biélorussie après les élections du 9 août ont été réprimées par la force, faisant trois morts et des dizaines de blessés. Plus de 7 000 personnes ont été arrêtées.

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Le monde avec l’AFP