La sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp raconte bd : “il est fondamental de défendre notre patrimoine culinaire comme nous pouvons défendre notre patrimoine littéraire, artistique ou architectural ».
La nation qui a donné au monde Auguste Escoffier et les guide michelin Il est internationalement vénéré pour sa gastronomie. Cependant, Borchio-Fontimp, du parti conservateur Les Républicains, affirme que certains des plats les plus célèbres du pays sont menacés par des écarts par rapport à la recette historique.
Citant l’un des plats emblématiques de Nice, chef-lieu de sa circonscription des Alpes-Maritimes, Borchio-Fontimp a déclaré : « …on lutte notamment contre le fait de mettre des haricots ou des pommes de terre dans la salade niçoise. Pour nous, c’est une hérésie qui va à l’encontre de l’éducation de nos parents et de nos ancêtres.
La plupart des recettes de salade niçoise du XIXe siècle se composent de tomates, d’anchois et d’un filet d’huile d’olive. Dans les années qui ont suivi, des olives et des œufs durs ont été ajoutés, et le thon est devenu une alternative autorisée aux anchois. Cependant, la ligne est tracée sur les légumes cuits.
Parmi les autres rebondissements / corruptions mentionnés par Borchio-Fontimp, citons la choucroute au yuzu et le cassoulet de pois chiches. Cependant, elle insiste sur le fait qu’elle n’est pas fermée d’esprit lorsqu’il s’agit de cuisines du monde : “La seule chose que nous disons, c’est qu’il faut respecter l’origine de ce que nous consommons ».
Borchio-Fontimp fait campagne pour dicter légalement les ingrédients qui peuvent être inclus dans les plats qui partagent le nom de spécialités régionales afin d’empêcher ce que certains pourraient appeler la “dilution de la marque”.
La proposition de “défendre toutes les recettes régionales françaises” a déjà reçu le soutien de deux organismes : Toqualoi Protections des Recettes de Cuisine et le Collectif Cuisine Niçoise.
Borchio-Fontimp s’inquiète également de la façon dont l’imitation pourrait nuire à la réputation des boissons françaises. Elle soutient que les producteurs internationaux appelant les vins ‘à la Bordeaux’ ou ‘à la Champagne’, par exemple, sont de la “malhonnêteté intellectuelle”: “Utiliser un nom qui ne correspond pas au produit final est une tentative d’induire le consommateur en erreur.”
« Imaginez si demain nous, Français, produisions des voitures totalement différentes d’Aston Martin ; plus lent, de qualité inférieure, moins cher, mais porterait le nom d’Aston Martin. Cela n’a pas de sens, n’est-ce pas ?
L’historien et gastronome Giles MacDonogh raconte base de données que les propositions sont erronées : « Dire qu’une salade niçoise doit contenir des anchois ou des œufs et ne peut pas utiliser de pommes de terre ou de câpres imposerait une uniformité indésirable et pourrait provoquer la colère des habitants de ‘Petite Flaque sur Marais’ lorsqu’ils pointent du doigt qui ont toujours fait les leurs avec des cornichons ».
Pour autant, MacDonogh ne pense pas que la législation soit une catastrophe pour la créativité culinaire, comparant des “chefs prétentieux” à des vignerons qui s’écartent de la typicité d’une AOP particulière, quitte à devoir étiqueter leur produit différemment : “ils préfèrent mettre leur empreinte sur les choses ».
La suggestion que changer les ingrédients d’une recette équivaut à une « hérésie » amène cet écrivain à se demander : à quel moment une adaptation à un plat devient-elle finalement une « tradition » ?
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