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Venise (AFP)

Les ministres des Finances du G20 se sont réunis vendredi à Venise sous haute sécurité, avec la réforme fiscale mondiale en tête de l’ordre du jour alors que les plus grandes économies du monde cherchent à s’assurer que les entreprises multinationales paient leur juste part.

Ministres et banquiers centraux des 19 pays les plus riches et de l’Union européenne se sont réunis dans la cité lagunaire pour discuter de la reprise économique mondiale après le Covid-19, du changement climatique et, notamment, des projets d’instauration d’un nouvel impôt minimum pour les entreprises internationales.

Tous les pays ont déjà adhéré à un cadre de réforme fiscale mondiale convenu le 1er juillet entre les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), notamment un taux d’imposition des sociétés d’au moins 15 %.

Ils cherchent maintenant un règlement politique pour aider à garantir que l’accord, visant à mettre fin aux paradis fiscaux et à empêcher les entreprises mondiales de profiter alors que les pays se font concurrence pour offrir les taux les plus bas, devienne une réalité.

“Le moment est venu pour la communauté internationale de se rassembler et de tirer parti de cet élan”, a déclaré le ministre britannique des Finances Rishi Sunak.

Le taux minimum est l’un des deux piliers de la réforme fiscale mondiale qui se négocie depuis des années et a reçu un nouvel élan sous la présidence américaine de Joe Biden.

L’autre vise à taxer les multinationales là où elles réalisent leurs bénéfices, et non là où elles sont basées.

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Il s’adresse particulièrement aux géants de la technologie comme Google, Amazon, Facebook et Apple, qui paient des impôts ridicules par rapport à leurs revenus.

Selon un projet obtenu par l’AFP de la déclaration finale, toujours en discussion, les ministres du G20 vont “soutenir” l'”accord historique de l’OCDE sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus juste”.

– ‘Être réaliste’ –

Un accord final sur le taux d’imposition minimum n’est pas attendu avant la préparation du sommet des dirigeants du G20 à Rome en octobre.

Mais les pourparlers de Venise sont l’occasion de clarifier plus de détails et de faire pression sur ceux qui n’ont pas encore adhéré à l’accord de l’OCDE, qui a jusqu’à présent été approuvé par 131 pays.

L’Estonie, la Hongrie et l’Irlande, membres de l’UE, qui ont utilisé des taux d’imposition bas pour attirer les investissements, font partie des pays qui résistent.

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Plusieurs pays, en revanche, font pression pour un taux supérieur à 15 pour cent, notamment l’Argentine, la France, l’Allemagne et les États-Unis.

“Cet impôt minimum sur les entreprises doit être ambitieux”, a déclaré vendredi à l’AFP le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

Il a déclaré que le G20 offre une opportunité aux pays qui représentent 85 % de la richesse mondiale de parvenir à un “accord fiscal international pour le 21e siècle, qui permettra d’imposer des impôts équitables aux géants du numérique qui leur échappent largement”. personne ne peut accepter.”

Cependant, d’autres ont noté qu’il serait difficile de vendre plus de 15 pour cent.

“Nous devons être réalistes”, a déclaré une source gouvernementale allemande. “D’autres pays ont déjà un problème avec ce niveau.”

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– Plus d’aide –

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, la directrice de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde et le ministre russe des Finances Anton Siluanov faisaient partie des participants à la réunion de deux jours à Venise, tandis que la Chine et l’Inde y ont participé virtuellement.

Il s’agissait de la première réunion en personne des ministres des Finances du G20 depuis février 2020, lorsque le coronavirus a commencé à déferler sur le monde.

Ils devraient fournir samedi plus de détails sur la manière dont ils soutiendront une initiative du Fonds monétaire international (FMI) visant à augmenter l’aide aux pays qui luttent pour faire face à la pandémie.

Le conseil d’administration du FMI a approuvé une augmentation de ses droits de tirage spéciaux (DTS) de 650 milliards de dollars (548 milliards d’euros), la plus forte augmentation de ce type à ce jour.

Les DTS sont des avoirs de réserve internationaux créés par le FMI qui fournissent à ces pays des liquidités supplémentaires.

Selon le projet de déclaration, les ministres du G20 demanderont “des contributions de tous les pays capables de le faire pour atteindre un objectif ambitieux en faveur des pays vulnérables”, sans en préciser de nombre.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a salué vendredi l’action du FMI et a exhorté les membres du G20 à faire preuve de “solidarité” avec les pays en développement.

Les pourparlers à Venise couvriront également la question du changement climatique, Yellen appelant vendredi ses homologues du G20 à agir “immédiatement” pour décarboner leurs économies.

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